Premier groupe sur scène «Sommet»: deux jeunes français, sur la trentaine, qui semblent composer sur la base de la durée d’une cigarette puisque chacun de leur titre s’éteignent en même temps que les clopes qu’ils tiennent au bec. On a le sentiment d'être là, entre eux, dans leur labo et on ressent ce désir incontrôlable de s’approcher pour tripoter les boutons de leurs machines. C’est un son architectural, qui plonge son auditeur dans un espace dynamique, un trip sonore, pour lequel il est inutile de trop bouger, seulement s’abandonner. Une sorte de post-Kraftwerk, de post-musique synthétique, de post-rock ou de post-n’importe quoi qu’il est inutile de chercher à étiqueter pour ne conserver en tête que leur ambition : une singulière escalade vers le sommet. Et nous, on aime la varappe, surtout avec Sommet.
Après, les sommets, voici l’abysse noire et martiale. La performance est troublante et bien plus anxiogène que la précédente. Un choc thermique par rapport à Sommet (on passe du froid au glacial) servi par une instrumentation dépouillée jusqu’à l’os et la présence stoïque du chanteur qui s’évertue à recréer une ambiance de stase monolithique assez délicate . Si ce set avait été un tableau, il serait abstrait, avec de grands coups de bleus et de noirs superposés. Voila en défénitive, mon avis en sortant du club avec, ceci-dit, les oreilles éclatées et rassasiées .