Mais commençons par l'essentiel : Bon Esprit qu’est-ce c’est ? A vrai dire, on est encore certain de rien, mais à l'origine, il s’agirait d’un groupe de 5 jeunes sympas et pleins de bonne volonté qui ont mis ensemble leurs habilités en technique, graphisme, communication et DA pour donner vie à des soirées captivantes et malines, sous le signe de la bonne musique techno et dont le lieu n'est révélé qu'à la dernière minute.
On a beau arriver vers 1h30 à ce type de soirée, le monde répond massivement présent et ce, dès l'entrée. Même s'il est gênant d'être pressé comme vaches au massacre, tout laisse pressentir la meilleure ambiance qui soit.
Une fois le lieu intégré, l'atmosphère change et ce qu’on avait imaginé dehors se mue en une petite déception puisque l'endroit est sombre jusqu'au lugubre et certainement trop étroit pour accueillir tout le monde confortablement. Et la scène tient de la cabine d'ascenseur.
Derrière les claviers, un mec, sur la trentaine, chemise à carreaux bordeaux, on dirait un hipster de Williamsburg sans grande prétention sauf qu'après écoute un peu plus attentive on s'aperçoit tout de suite qu'on a affaire à une petite pointure.
Drop, clap, arpegiator, side chain, pad et filtering : il s’agit de Mathieu Zub, tête du projet Museum, qui sustente les oreilles voraces du public pendant plus d’une heure et demie.
A suivre, le roi de l’electro dark apocalyptique, comme a été dernièrement renommé, M. Arnaud Rebotini.
Et c’est tout de suite la classe: costume noire, chemise à petit pois et bonne mine. Le roi est là, beau, puissant, virile, peut-être un peu trop pour une soirée pleine de jeunes entre 20-25 ans. Cachez vos enfants donc. Quoi que, tout le monde à le droit à son quart d'heure Rebotinien.
Mais M. Rebotini – comme toujours – s’en fout de ce qui l’entoure et il prouve encore une fois sa façon d'être hors du contingent, tout absorbé par ses machines emplies d’histoires que l'on aurait souhaité entendre bien plus que ces deux heures de pur bonheur. Mention spéciale à la jolie fille qui est monté sur scène avec son manteau et son sac à main – comme si elle était en train d’aller faire des courses – pour déranger notre dieu de la techno et lui demander on n'ose pas imaginer quoi. Mais Rebotini, en muraille impassible, ne prête aucune attention à la fille, trop affairé sur ses machines.
Vers 4h00 du matin, la performance s'achève, on laisse M. Arnaud seul sur scène boire au goulot sa dernière goute de vodka et sécher sa sueur.
Merci au Bon Eprit donc pour cette belle soirée qui, s'il fallait la noter, récolterait un bon 7 sur 10.
Daniela Masella
Twitter : mascia84