L’homme aurait pu travailler dans les services secrets ou rédiger des fiches pour toutes les polices politiques du monde sur les moindres faits et gestes des opposants. On ne parle évidemment pas de Stevie Wonder, mais de Frédéric Adrian qui, après Otis Redding et Marvin Gaye, s’attaque à la biographie du 12 Year Old Genius.
Débuts de carrière hésitants voire laborieux, apothéose artistique et couronnement des 70’s, puis quelques décennies à engranger des succès malgré une production moins novatrice voire convenue : l’auteur à tout consigné avec une maniaquerie quasi-maladive. La plus petite collaboration, la moindre note soufflée sur le titre d’un ami, le plus insignifiant des passages télévisuels, les engagements politiques, l’agent Adrian les a tous consignés, triés, articulés dans une biographie ultra-détaillée qui relate factuellement la vie pas particulièrement riche en aspérités mais créativement luxuriante de celui qu’on peut légitimement considérer comme l’un des derniers grands génies de la musique noire.
On parle bien, cette fois, de Stevie Wonder.