Il renie le mardi ce qu’il a aimé le lundi. Pour lui, un album vendu à plus de quinze exemplaires et une daube commerciale. Il aime des trucs vintage qu’il aurait certainement détestés s’il avait du les utiliser à l’époque. Il se croit différent mais il est conforme aux milliers de ses congénères qui ont envahi ces quartiers autrefois populaires qu’ils regardaient en se pinçant le nez et dont la simple évocation leur donnaient un haut-le-coeur. Il est là, méprisant et sûr de son bon goût, avec sa barbe, qu’il rasera le jour où il la jugera meanstream : le hipster.
Cette pseudo élite bio nourrie au quinoa qui ne suscite qu’envies de passages à tabac, mais sans entraîner la mort pour se garder le plaisir de pouvoir recommencer. En un simple dessin comme en trois cases ou avec une analyse sociologique délirante poussée sur plusieurs pages, James lui raye ses lunettes, lui déchire sa chemise à carreaux façon l’Incroyable Hulk, et lui renverse sa tasse de café équitable sur son falzar. C’est cruel mais jouissif et c’est un plaisir renouvelable quotidiennement si nécessaire.