Amis artistes, au moment de mourir, pensez à faire disparaître les traces de votre passé pas toujours glorieux. Les collaborations douteuses, les cachetonnages, bref tout ce dont vous n’êtes pas fier et qui pourrait entacher votre légende. Parce que Frédéric Adrian, lui, ne l’oubliera pas…
Après, dans l’ordre, Otis Redding, Marvin Gaye, et Stevie Wonder, l’ex agent de la Stasi reconverti dans l’écriture s’attaque au dossier Ray Charles. Et, cette fois encore, pas d’interprétation personnelle des situations ou des sentiments. Juste un attachement quasi chirurgical à retracer la vie de The Genius, à le suivre chronologiquement depuis son enfance à peu près idem à celle de milliers de noirs mais en pire, jusqu’à sa consécration et au delà.
A évoquer la genèse de titres devenus classiques, quand il ne s’agit pas de les inscrire au patrimoine mondial de la musique. Extraits de presse d’époque des plus savoureux, on parle aussi des tournées dans des conditions pas toujours optimales, les séances d’enregistrements parfois une peu bancales, Et aussi, des femmes et de la drogue, deux addictions particulièrement coriaces sans lesquelles on ne peut réellement comprendre celui qui eut un jour la bonne idée de sortir le gospel de l’église pour l’emmener faire un tour dans les buissons rhythm n’ blues.
Et qui, derrière un évident capital sympathie, cache un animal à sang froid débarrassé de sentiments quand les décisions à prendre touchent à ses affaires et ses dollars…