Depuis plusieurs mois, Ezra Koenig et sa troupe laissaient entendre que leur nouvel album Modern Vampires Of The City serait différent de leurs précédents opus. Il s’avère que les new-yorkais ne racontaient pas des cracks et que Modern Vampires Of The City est un sacré virage dans la continuité. Explication.
Plus mélancolique et moins tout feu tout flamme que ce par le passé, leur disque laisse de coté ses ornements ethniques pour offrir un des albums pop les plus aboutis de ces dernières années, sous des atours extrêmement classique, révélant au fil d’écoutes répétées son concentré de trouvailles mélodiques et harmoniques, où les couches successives d’instruments aboutissent à un sentiment de perfection absolue. Le piano trouve une place plus prédominante, les rythmiques canalisent leur énergie pour frapper juste et fort, les claviers dessinent des volutes oldschool sur lesquelles viennent se greffer les vocaux majestueux d’intelligence sensitive. L’espace semble avoir gagné en profondeur, comme si Vampire Weekend avait poussé les murs du studio, laissant les instruments respirer et trouver leur juste place. Les ambiances se font plus mouvantes, alternant les tempos et les orchestrations, s’habillant ou se déshabillant au gré des mots qui secouent merveilleusement notre cortex émerveillé. Avec Modern Vampires Of The City, Vampire Weekend s’affranchit majestueusement de ses influences pour devenir lui même, offrant au passage, 12 tracks de magie venimeuse. Vital.
Roland Torres
Site : www.vampireweekend.com