Pachanga Boys / We Are Really Sorry


Pachanga Boys, un nom pour profs de salsa sur DVD. Ou bien un nom pour bellâtres gominés miaulant sur un tube de l’été et fanant dès l’automne. Mais surtout le nom d’une équation de chez Kompakt dont on ne comprend pas le résultat. Rebolledo (de Comeme) + Superpitcher (Kompakt) = faux départ, voire fausse couche pour ce premier album dont on attendait une montagne mais qui accouche finalement d’une souris.  

Nous ne sommes jamais à l’abri d’une déception mais certaines unions sont censées garantir au commun des mortels une progéniture de bon aloi. Rebolledo, le Sergent Garcia de la house en provenance de chez Comeme et Superpitcher, une des légendes de la techno stalagmite – toujours en froide et humide montée – dans un même bateau ça ne devait pas ressembler au Radeau de la Méduse. Et pourtant, l’embarcation prend la flotte. Et ça surnage.


On avait confiance en Pachanga Boys. C’était l‘effet Time, le quart d’heure de gloire, quinze minutes de défi à la gravité en tech-prog s’offrant le luxe de résister aux affres du temps.  Time, le titre que chaque artiste Kompakt passait en set dans son intégralité, la fierté de la famille. Puis vint We’re Really Sorry qui porte tristement son nom

Quelques interludes de gaudrioles parce que chez les Pachanga Boys on ne se prend pas au sérieux (ça en devient pathologique), un ectoplasme de techno, un titre discozoïde en mode vibreur, un autre où le mot dance est répété pendant que des clappements de mains jouent au métronome… Si Pachanga Boys procédait comme une entreprise lambda et délocalisait dans un pays où les enfants travaillent, le résultat serait sûrement plus intelligent.


Outre chercher une certaine hypnose comme deux charmeurs de pigeons, impossible de déceler l’objectif de cet album. D’où
We’re Really Sorry, un titre pour s’excuser comme après un gag raté. Pachanga Boys, entreprise de coussins péteurs est désormais en faillite avec ce premier album anti-entertainment au possible.  

Si l’on pouvait vraiment mourir d’ennui, commercialiser ce disque  s’achèverait en attentat sanglant. Pachanga Boys est vraiment désolé. Très bien, mais certainement pas autant que nous.