Rubin Steiner / Discipline In Anarchy

L'hyperproducteur (presque un album par an depuis 98) Rubin Steiner nous livre son millésime 2012 "Discipline In Anarchy". Plus dancefloor que jamais, Rubin enfile sur ce onzième LP les perles électro/pop/rock/disco-punk sans jamais trahir son esthétique. Chronique d'un album payant Rubin sur l'ongle.

Exit les samplers et les guitares. Désormais, l’homme aux multiples casquettes fait la part belle à un album foisonnant de sonorités et d'influences, petit bijou donnant la fièvre aux jambes et électrisant les neurones. Musicien, Dj, mais aussi programmateur du Temps Machine une salle de concert de Tours, le touche-à-tout fait une nouvelle fois un pied de nez à la très consensuelle et éternelle French Touch, et ce, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Bienvenue dans l’anarchique Rubin-galaxie.




A travers huit morceaux dont six dépassent les cinq minutes, Steiner continue de s’affranchir des codes radiophoniques et des modèles couplet/refrain. Prise de risque réussie, à l’instar de tracks extatiques tels que  Noize Beats ou Try This One. Les synthés foisonnants se mélangent aux sonorités eighties sur des beats puissamment dansants, mêlant disco et post punk, dans la lignée de LCD SoundSystem. Une galette dont la digestion auditive provoque assurément des envies compulsives de transformer son living-room en dancefloor.




Mais fidèle à sa curiosité affûtée et son éclectisme légendaire, le tourangeau ne se contente pas de cela. Il nous propulse ensuite  dans une ambiance rock/cold wave, à l’image de Dexter (clip disponible et réalisé par Funfen, moitié du duo Fox Head) ou Stripes and Wolves où les bpm ralentis s’accompagnent de voix vocodées pour nous offrir une atmosphère presque romantique. Une fois encore, l’artiste prouve  sa capacité à briser les codes, règles et conventions en tous genres. La preuve en est dans l’ahurissant La plaie de ton doigt, mélopée de chanson française qui évite à coup sûr la niaiserie et l’ennui, ou encore avec le missile Popunderstanding, track eighties psychédélique et allègrement empreint de style 8-bits. Un  album décalé et rigoureux, anarchique mais discipliné, qui assoit encore une fois le talent (un peu trop) caché de cet érudit.

 

Julie Pujols Benoit