D'ici, Baltimore c'est la ville de Stringer Bell, la zone où le crack circule plus facilement que l'eau courante. Et pourtant, entre les Animal Collective, les Dave Sitek ou les Future Islands (les seuls à ne pas avoir déménagé) on distingue dans la zone sensible un terreau fertile pour la création risquée. A moins que ce soit le crack. Peu importe, toujours aussi peu réputés que le génie derrière le fil à couper le beurre, Future Islands a été, en deux albums, un groupe sur lequel on aurait volontiers parié ses fonds de poche. Résultat du tiercé, avec le troisième LP "On The Water", dans ces quelques lignes.
Chez Future Islands, ça n'était pas tant le future qui marquait d'entrée, l'ensemble étant daté au fer rouge post-wave mid-80's, mais bien l'aspect Islands. Depuis ses débuts, Future Islands s'est inscrit dans l'isolation, loin des berges, loin du monde, un truc autonome et presque autarcique.
Future Islands – On The Water – Before The Bridge
S'il n'y avait pas Before The Bridge et Balance, ce troisième album aurait un goût de neige : froid, douloureux et fade. Art-pop romantique et tuméfié à l'humeur dans les socquettes et aux tripes irritées (résumable par "du Cure mauvais millésime"), ce troisième album nous caresse gentiment un hémisphère sans toucher l'autre. Dommage Future Islands avait de l'avenir.