Maniérisme anglo-saxo et mélodies collégiennes à toutes épreuves, la musique de Passion Pit semble faite pour ces collèges parties fraternelles, où coule le sucre et chauffe le vent sablonneux. C’est ce côté mignonnet, sans doute, qui effleure à la première écoute d’un album plus qu’attendu. La plongée un peu plus brutale dans la logorrhée électro-poppy de ce premier disque du quintet de Michael Angelakos nous en dit plus : Passion Pit, jeunesse du Massashussets en short et chemises proprettes, aurait les épaules pour assumer un succès mondial similaire à celui rencontré par leurs confrères à la cool de MGMT ? Sans doute. L’EP Chunk Of Change l’an passé nous avait fait frémir, l’aspect galactique de ce Manners renchérit l’espace de 45 minutes notre idée de la musique pop-rock en 2009. Enluminures électroniques spatiales au service de mélodies générationnelles, synthés explosifs pour un climax en forme de teenage-love quasi permanent, Passion Pit s’amuse joliement, flirte parfois le grandiloquent, balance des chœurs sur chaque titres, histoire de rappeler que la force vient de l’unité amoureuse criée, de l’atomisation des genres et de l’utilisation millimétré du Korg pour faire de leur pop-éphémère une électro-disco presque glam. Kicks scintillants, xylophones frondeurs et falsetto à la violette, Wall of Sound d’un Phil Spector adolescent transi d’amourettes volatiles, ce premier disque d’un groe encore en gestation n’a pas la forme d’un géant, mais à toute l’ambition d’un grand.