Avec un album qui sentait l'Arlésienne, pour cause d'indécision de signature avec un label, l'américaine Santogold livre un opus qui allie comme peu, rock, pointillisme électro, dub, new wave… le tout propulsé par cette voix instantanément identifiable, à la texture tellement sexy qu'elle vous dresse les poils des avant bas. Il faut dire que la jeune fille, originaire de Brooklyn, a su s'entourer de la crême des musiciens et producteurs de diverses générations: du batteur des Bad Brains, Chuck Treece, Clifford Pulsey (guitariste de Steel Pulse), en passant par Diplo, Spank Rock, Freq Nasty, Radioclit… Et oui vous l'aurez compris, on est là face à un de ces albums qui fait le pont avec une intelligence rare entre les époques, tout en gardant les pieds profondément enracinés dans notre époque, recycleuse de genres jusqu'à la boulimie. Ce qui frappe, c'est cette faculté de changer de registre tout en restant homogène, d'allier mainstream et underground, de réconcilier rock et dancefloor. On peut y croiser les fantômes des Bananarama, Siouxie, Breeders, M.I.A., The Clash… et pourtant cela continue de sonner comme du Santogold. Mais quel est donc son secret ? Un objet sonore qui sent la sincérité avant tout, qui se fout des genres et des étiquettes que l'on cherchera certainement à lui cataloguer. Santogold fait avant tout ce qui lui tient à cœur et rien que pour ça on la remercie.
Site : www.myspace.com/santogold