Difficile de parler de chaque album un par un, tant ils forment un tout presque indissociable, qui prend tout son sens regroupé sur ce coffret en forme de virée aux sources de la contemporanéité. Du premier album Gas (1996) au dernier Pop (2000), on apprécie l'évolution de son mode opératoire, toujours baignant dans l'épuration et une certaine forme de quiétude sombre et inquiétante, arrosée par un clair/obscurequi voit les rythmes, toujours en fond, faire leur apparition au fur et à mesure que le temps passe et que l'on se rapproche des jours actuels. Il y a une certaine forme de classicisme dans cette façon de construire et d'emmener les mélodies sur des terres de fausse quiétude, surmontée par une menace indicible qui semble peser constamment sur chacun de ses tracks, tout en longeant les chemins de l'introspection et de la méditation. Une méditation obscure et parfois aux limites du dérangeant, révélant les affres d'un monde en proie à un mal caché qui cherche à trouver la porte de sortie pour s'épanouir et s'envoler au loin. Vers les constellations de cette lumière qui clignote par intermittence au fond du tunnel.