Difficile de passer à coté de Jim, nouvel album de l’énergumène Jamie Lidell, vocaliste timbré et agité du bocal. Il n’y a qu’à jeter un œil dans les magazines de la presse nationale et internationale, pour comprendre que tout le monde nous le vend comme l’arrivée du Messie. Mais, car il y a un mais, que ce soit aux cotés de Cristian Vogel sous le nom de Super_Collider, ou en solo Jamie Lidell nous avait habitué aux surprises, à dépoussiérer les pans de la soul et de la black music pour l’emmener vers des contrées futuristes et quasi immaculées, où feeling et expérimenations dessinaient les nouvelles frontières d’un genre qui ne cessait de se mordre la queue. Qu’en est-il aujourd’hui réellement avec Jim ? Un album génial comme tout le monde voudrait nous le faire croire ?
Composé avec les participations de Mocky et de Gonzales, Jim sonne comme un bel hommage à la soul funk des années 60, à la Otis Reding, Stewie Wonder et autres Marvin Gaye. Le pendant masculin d’une Nicole Willis. Un exercice de style qui bien qu’admirablement réalisé laisse un arrière goût de déception. Car si Jamie Lidell nous avait habitué aux expériences venue d’une autre planète, il nous offre aujourd’hui un album de facture ultra classique qui sonne à la manière de…. Sans apporter quoi que ce soit de neuf. On a beau faire tourner l’album sur sa platine et être séduit par cette superbe voix et des compositions bien ficelées, on reste un peu sur sa faim. Jim est-il l’amorce d’un nouveau virage ? La rentrée dans les rangs et le début du consensuel à l’image de son comparse Gonzales, qui semblent puiser dans leur discothèque respective pour y rechercher leur source d’inspiration et en plagier les formules. Alors Jim, un album génial ? Non. Tout simplement un bel hommage à la musique que Jamie aime.
Roland Torres
Tracklisting :
Another Day
Wait For Me
Out Of My System
All Wanna Do
Little Bit of Feel Good
Figured Me Out
Hurricane
Green Light
Where D’You Go ?
Rope Of Stand