Un album qui suscite déjà bien des polémiques vis à vis des fans puristes du groupe qui semblent quelque peu déroutés par cet opus puisant ses racines dans le dub. Exit les rythmiques fracassées de leur travaux précédents, fini les longues plages de nappes enveloppantes. Avec Quaristice, Autechre se renouvelle une fois encore, donnant à entendre une musique moins élitiste et plus accessible, quitte à perdre une partie des puristes. Les bribes ethniques en provenance d’Inde et du Moyen Orient, tels que les tablas, percussions, flûtes… viennent enrobées les basses rondes de cet opus en marge de l’univers impitoyable et sans concession que le duo avait développé jusqu’à présent.
Autechre délivre un album de Dubstep, n’en déplaise aux amoureux intransigeants du groupe, comme si il était interdit de sombrer dans les méandres de la mode, de s’engouffrer dans le courant qui révolutionne les pistes de danse depuis deux ans de l’autre coté de la Manche. N’oublions pas que Autechre est anglais et qu’ils viennent du dancefloor, que leur univers se meut en fonction de leurs humeurs et de leurs envies, révélant une facette moins connue et tout aussi radicale de par son parti pris.
Oui Quaristice est un énorme album pour qui saura ouvrir grand ses oreilles. Un hommage vibrant aux sound systems qui sévissent en Angleterre depuis trois décennies et à la mixité des genres. Autechre intègre le groove black dans sa musique, poussant les corps à bouger avec leur esprit, brisant une fois pour toutes, l’image élitiste qui leur colle à la peau. L’album le plus accessible sans conteste, mais aussi et surtout, une tuerie d’intelligence qui répond aux exigences de son époque. Vital.