Polyrythm Addicts / Break Glass

Avant même de poser la galette, ce nom nous renvoit à de beaux jours. Spinna et Complex ont délivré il y a de ça dix ans, quelques maxis qui ont fait la gloire de l'indie New Yorkais, (Visualize entre autres),
Shabaam Sahdeeq, lui aussi figure sur le casting fracassant de la première Soundbombing, en gros du Rawkus précoce, classique.

L'intro nous révèle un Spinna fidèle à ses habitudes, voix féminine, beat lourd, Smash qui s'ensuit nous rassure d'emblée, les flots coulent et l'on se réjouit de voir la team assurer son entrée en matière. La
production ne tente pas un virage vers le modernisme forcené, de l'efficace. ODB apparait furtivement dans le refrain de Kerosene, Tiye Phoenix déroule un style net et concis. Reachin' appuyé  par Pharaoe Monch donne de l'ampleur à cette amorce d'album.

Le parfum ambiant est bien celui qui nous a ravi une décennie auparavant, prods ficelées dans les règles sans pseudo dérives. Large Pro clot The Purist, hommage sobre aux fondateurs. Spinna et ses acolytes démontrent simplement que l'héritage ne sclérose pas la créativité, au contraire leur nouvelle fournée projette cet héritage sans re-dite. Le style des trois mc's est identifiable sans  grande peine et ne court pas derrière les tons du moment, fidèles à leur recette originelle ils nous régalent entre moments euphoriques et plus nuancés, comme sur Goin' down. Ils semblent bien savoir ou du moins deviner ce que nos oreilles affamées espèrent, les contenter en ces temps de disette tient de la gageure, mais comme ils le prônent; We know "We don't make music, 'coz we live that shit", difficile de reprocher quoi que ce soit à cet album intègre.

Sobre n'est pas exactement le terme qui définit au mieux ce retour en grace, mais les Polyrythm Addicts n'ont besoin d'aucun artifice pour
prolonger intelligemment leur route sonique.

Blatwords pour 90bpm.com