DJ Exile / Dirty Science

Elève indiscipliné mais surdoué, le producteur Exile ne se sent à l’aise que dans l’éclectisme. À l’image du cadeau « Pearly Gates » récemment offert à Mobb Deep, il s’approprie les samples avec une facilité déconcertante pour construire un hip-hop usineux rappelant tantôt les théories fumantes émanant du Bomb Shelter tantôt les rythmes plein de sensibilité émanant à l’époque de Conant Gardens. Sur ce premier projet solo, le DJ découvert au sein Emanon brille encore plus que le casting impressionnant convié à la fête. En véritable ouvrier spécialisé, il bidouille, transforme des matières premières peu évidentes en produits finis grand luxe. C’est certainement à cela qu’on reconnaît le talent d’un homme. Comme son intelligence, quand il s’agit de garder entier un sample de claviers trop beau pour être haché. À ce niveau d’excellence, on est loin de la facilité jazzy mais bien dans l’exercice de style. Le succès récent d’Aloe Blacc aurait pu faire de DJ Exile un simple faire-valoir dans leur aventure commune au sein d’Emanon. C’était sans compter sur ce bidouilleur sonore qui nous révèle ici une science du groove unique et maîtrisée de bout en bout.

Irie pour Teaser.