Show s’est entouré d’une belle équipe de rappeurs. Tous, sauf M.O.P., gravitent autour du D.I.T.C. Show ressuscite sur plusieurs morceaux Big L et Big Pun, les Ghetto Dwellas D-Flow et Party Arty, protégés de AG, sont également de la partie. Party Arty bénéficie d’ailleurs d’un temps d’expression conséquent, puisqu’il est présent sur pas moins de huit titres. Enfin, on retrouve sur « Street Talk » A-Bless, Ruck et Milano, ce dernier livrant deux très belles prestations (« Done in Vain » et « Deal with a Feelin » ). Quelques regrets, tout de même, concernant les MC : les absences de Lord Finesse et Diamond D, ainsi que celle d’inédits avec AG. Les deux titres sur lesquels Andre the Giant vient poser, « Chase Game » , avec O.C., et « You ain’t a Killer » avec Ruck et les Ghetto Dwellas, figurant sur le « Show & Prove ep » .
Malgré ces quelques petits reproches, l’affiche reste plus qu’alléchante, et tient, en partie du moins, ses promesses. Show fournit à ces rappeurs des instrus très typées années 90. Les styles sont variés, et aucun réel faux pas ne vient faire tâche sur le disque. L’alternance d’ambiances calmes, percutantes ( « Pounds Up remix » feat. MOP) ou sombres ( « Bronx Tales » ) évite de laisser s’installer une routine qui aurait inévitablement conduit à l’ennui. L’album se déroule avec fluidité, et contient son lot de très bons moments. Fat Joe tire notamment son épingle du jeu, toutes ses apparitions étant réussies, « Bronx Tales » en particulier. Milano et Party Arty se montrent convaincants, ce dernier cassant son image réductrice de « rappeur à grosse voix » sur des titres calmes comme « A Look at my Life » .
Mais, ces indéniables qualités ne permettent pas au disque d’atteindre le pouvoir attractif, le magnétisme qui caractérisait les anciennes oeuvres de Showbiz. Même si « Street Talk » sera agréable aux amateurs du D.I.T.C., il n’en reste pas moins un épisode assez anecdotique de la carrière de Show. On peut néanmoins reconnaître à ce dernier une capacité à se renouveler : le style de ses productions a évolué, presque par phase. Des débuts très jazz, puis une période plus sombre pour « Goodfellas » et le « Full Scale ep » , pour arriver à la version 2005 et à « Street Talk » , car il se dégage de ce disque, malgré les diverses ambiances, une cohésion musicale. Show a le mérite de ne pas avoir de marque de fabrique trop reconnaissable, a la manière d’un Preemo reconnu en trois mesures , si ce n’est la qualité.
Espérons alors que ce « Street Talk » soit un premier pas vers un retour sérieux du D.I.T.C. Nous en saurons certainement plus d’ici le mois de Novembre…