Après une intro de Lj’s bien représentative des influences du groupe (Herbert, Master at Work, Ninja Tune..) mais inintéressante et complètement incohérente (dommage car si les scratchs ne sont pas renversants, le dernier son électro prouve que le dj peut être inspiré derrière le sampleur), les sessions live annoncent la couleur de la compilation fortement axée ISP avec une fameuse routine beat juggling ITF d’ A-Trak reprise contre Dj Relm ou encore un faderless de Q-Bert qui refait plus loin les drums en crab avant de les faire sonner comme une vraie batterie, chose qu’ il a démocratisée dès son show DMC 93 avec Mix Master Mike. Le style de ce dernier est entièrement palpable dans le solo et la texture bleepée d’"Emergency on the scratch orbit station" qui en font avec les drums un track qui aurait bien marché il y a 6 ans, en comparaison à "Flat funk reverse" d’ANC bourrinant de scratchs sur sons classiques une instru jazzy rendue irrespirable (le track électro/deep house laissant une plus grande part à la programmation est déjà plus appréciable à l’ écoute, les basses analogiques sonnant cependant un peu cheap). On saluera le fait que les tracks choisis de MMM, de "Gravity" au freestyle scratch sur l’instru de Dead Prez, ne soient pas aussi chaotiques (ce n’est pas toujours le cas chez lui) que le remix de Q sur "Wave Twister" à l’ opposé de "Murder Factory" par son ex-acolyte ISP D-Styles qui garde cette faculté à clarifier et épurer les structures musicales en particulier sur la partie reprenant le "Mummy" de Cenobites ("Hamburgers and chocolate ice cream" était d’ ailleurs tiré de l’intro de ce dernier).
Le principal reproche concerne le mixe quasiment inexistant car si le track de Craze sur D-day passe très bien avec l’excellent "Free Tibet" de Radar on ne peut pas en dire autant du reste, d’où la question de reprendre des extraits de live et de dvd qui rapprochent plus "The other side" d’une playlist Turntable Radio que d’une tape mixée. L’ initiative est tout de même louable mais on aurait voulu entendre des choses plus actuelles (Nicks, Excess..) qu’un banal set Scratch Perverts en mode Thing/ Rate de breaks oldies d’autant plus que c’est plus la spécialité des Beat Junkies..