The Opus / Breathing Lessons

Mr Echoes et The Isle of weight n’ont pour ce faire pas changé de recette: une collection de disques plus ou moins obscurs et ces breaks complexes qui ont fait leur marque de fabrique. A l’utilisation du delay ("Earthwalker" où se côtoient électro minimale et sonorités organiques) et d’ une reverb amplifiée s’ajoute celle inédite de synthés analogiques et oscillateurs rejouant notamment les voix sur "Opus". Les boucles restent cependant la base du groupe, mieux travaillées dès le dark (ils étaient faits pour être signés dirty loop) "Mission control", sur cordes et vocaux d’ outre-tombe n’allant pas sans rappeler le travail de Spectre (idem pour les drums découpées et sous mixées comme lui sur "Life’s endless pt 1"). Le morceau final est le meilleur du genre, la tonalité changeante de ses charleys synthéthiques contribuant à orienter l’instru qui finit sur du Boards of canada. A l’ écoute des premières secondes de "Symbiotic", on se dit qu’ on tient un nouveau "Trihedron" (leur mémorable featuring sur "Message of depth") par les grosses caisses marteaux pilon, conçues pour reproduire un organisme humain comme le suggère le nom du track, et les rugissements hardcore (je ne sais pas trop ce que c’est mais en tout cas ça fait flipper) auxquels succède l’exact opposé lorgnant du côté de Shadow et Boom Bip. L’influence de Krush se ressent d’ailleurs sur les tracks "Life’s endless" qui se rapprocheraient plus de leurs productions fournies pour Thawfor (le maxi "Where thawght worshipped"), et c’est probablement sur ce type de son que le groupe est le plus efficient, les instrus proposant à chaque fois un autre degré d’écoute (c’est aussi ça "Breathing lessons"), une attention importante attirée par les breaks.

A noter l’excellente qualité du mixe du Sound factory pour ne plus sortir du film jusqu’à sa fin, les ambiances cinématographiques n’ayant pas été abandonnées comme le montrent leurs noms. The Opus a poussé son son plus loin tout en gardant son identité, pour un album plus abouti que "First contact" et dont on se se serait bien passé du featuring de Lord 360 (sur une instru assez pompière et guerrière dans le style de celles de Rubberroom), ce qui n’est finalement pas plus mal pour un album instrumental, plaisant sans révolutionner le genre.