L’album mêlant instruments joués live et samples est imprégné de l’esprit festif du posse (Blackalicious avait fait appel au violoncelliste Vincent Ségal du duo Bumcello au Batofar) comme le prouvent la gratte électrique de Dj D Sharp ("Pack up") et les inévitables résurgences funk: des slaps de basses sur choeurs féminins ("Cold call") à l’apparition du bassiste Tommy Guerrero sur un "Callin’ out" aux relents de "Ladies don’t tek no" en passant par le plus synthétique "Hot bizness". Permutant timbre et phrasé à la Gift of Gab sur les morceaux plus paisibles ("Love me so bad" et la voix de Joyo Velarde sur wha wha, les piano et nappes éthérées du sublime "Rise & Shine" dans la lignée du single "Balcony beach" de la même choriste), le flow mi-rappé mi-chanté de Lyrics born égale la technicité d’un Mikah 9 sur le titre précité. Autant l’apparition du mc de Blackalicious passe inaperçue, autant les retrouvailles avec la moitié de Latyrx sur l’instru guerrière de "Last trumpet" donnent lieu à un duel à la limite du spoken word assez étonnant. Le mc nippon se permet quelques curiosités en fin de course en s’ouvrant à une vibe ragga sur l’orientalisant "One session" nappes de keyboard à l’ appui ou électro sur le bonus track, et s’il ne fallait en garder qu’une ce serait sans doute ‘Do that there’, son break percutant laissant place aux scratches de Cut chemist (J 5) sur percus brésiliennes. Frais.