Une bonne heure de musique pour être rassuré; le stackanovisme de Buck 65 qui enfile les albums comme des perles n’atténue en rien la qualité de ses opus, pas plus le fait que cet album sorte sur une major. Un album divisé en 4 titres seulement, emballés dans une pochette splendide au design noir et blanc mystérieux, à l’intérieure de laquelle il est mentionné que Buck65 a tout fait de A à Z, des lyrics aux scratches en passant par l’habillage sonore.
Il est difficile de détailler le contenu de «Square», tant il fourmille d’idées, de sonorités, d’images et d’ambiances différentes. Pourtant, le rendu final est d’une homogénéité surprenante. Chaque plage dure environ un 15 minutes et se sous divise en une multitude de tracks imbriqués prodigieusement les uns aux autres. 15 minutes pour un morceau pourrait paraître long et périlleux, pourtant, aucune longueur, aucun temps mort, l’écoute est limpide, la moitié de l’album est fait d’atmosphères sonores sans parole sur lesquelles Buck 65 montre son talent de producteur, maniant les samples avec dextérité et personnalité. De sa voix fluette, Buck 65 manie les mots avec toujours autant de magie et de beauté, un storyteller doué, influencé par Tom Waits et Johnny Cash.
Certains disques s’entendent, d’autres s’écoutent. "Square" se vit. Buck 65 est au sommet de son art, la preuve en est avec ce chef d’œuvre sans fausse note qui frise la perfection. Un grand moment de musique.