[NEWS] MORT DE U-ROY, DJ REGGAE PAS ÉTRANGER À LA CRÉATION DU RAP

 

AVEC LES DISPARITIONS DE TONTON DAVID ET DE U-ROY À QUELQUES HEURES D’INTERVALLE, LE MONDE DU REGGAE N’EST PAS À LA FÊTE. MAIS CET ARTICLE EST LÀ POUR NOUS RAPPELER LES LIENS ÉTROITS ENTRE LE TOASTING ET NOTRE RAP BIEN AIMÉ.

 

La disparition de U-Roy a fait l’effet d’un tremblement de terre dans le monde du reggae. À 78 ans, le DJ jamaïquain était encore actif avec notamment l’album « Talking Roots » datant de 2018 et signé sur Ariwa, label de Mad Professor qui fût une des premières figures à rendre hommage au défunt. Malheureusement, il a été annoncé que Ewart Beckford avait succombé à une longue maladie. Raison pour laquelle il n’avait pas vraiment donné de ses nouvelles depuis.

Formé à bonne école au sein du sound system de King Tuby dès les années 60, c’est lui qui va populariser le deejaying à la jamaïquaine dans les années 70, en faisant évoluer la discipline et en expérimentant de nouveaux courants comme le dub. Le profil deejay et chanteur deviendra majoritaire grâce à lui et ce, jusqu’à aujourd’hui. Évidemment, l’artiste a également son album culte avec « Version Galore » (1971) et ses tubes qui ont tellement influencé les générations suivantes : « Wake the Town » ou encore « Wear You to the Ball » et « This Station Rule the Nation » et leurs légendaires intros.

 

 

 

 

Mais si on s’étend sur U-Roy dans nos colonnes aujourd’hui, au-delà du respect que nous avons pour ce pionnier de la musique jamaïquaine, c’est qu’il n’est pas étranger aux fondations d’une des disciplines de la culture hip hop : le rap. Dans son sens étymologique, la notion de « rythme » et « poésie » est très proche du toasting en reggae dont le terme signifie « chanter en faisant sauter les mots ». Les 2 disciplines sont ainsi basées sur la rythmique dans la forme, et sur la narration de la vie dans le fond. Et à l’instar de la culture DJ (ou plutôt deejay), le toasting est une technique plus ancienne que le rap. C’est pour cette raison que beaucoup affirme que la seconde est née de l’inspiration de la première. Dans les années 70, le lien était d’ailleurs flagrants avec des personnages comme Kool Herc, DJ du Bronx d’origine jamaïquaine, reconnu comme le créateur de la première block party en 1973, qui n’hésitaient pas à passer quelques dub plate dans les soirées. De plus inutile de vous rappeler l’influence de la Jamaïque sur les scènes britanniques.

C’est donc à bien des égards que nous remercions U-Roy pour l’ensemble de sa carrière. Qu’il repose en paix.