[NEWS] LE CLUB « LE TANGO » À PARIS EST EN VENTE

C’EST À LA PORTE DE CETTE BOITE DE NUIT QUE SOLO AVAIT FUMÉ LE PHYSIO DANS LE FILM « LA HAINE » EN 1995.

 

 

 

 

Le film de Mathieu Kassovitz était sorti en mai 1995, 2 ans après le changement de direction et la nouvelle orientation du lieu en faveur de la communauté LGBT. C’est sous l’impulsion de Hervé Latapie que Le Tango, communément appelé « La Boite à Frissons », situé au 13 rue Au Maire dans le 3ème arrondissement de Paris, se transforma en QG des bals – musettes gays comme le voulait la tendance dans le centre de Paris à l’époque.

Débit de boissons en 1725, puis bal – musette auvergnat, on reprendra la longue histoire de l’établissement après 1920 lorsqu’on lui donnera son nom actuel. Encore un petit saut dans le temps pour atterrir aux débuts des années 80 quand la propriétaire depuis 1975 Marie Biéda donne les rennes à un certain Serge Kruger, transfuge du Palace et fondateur de Radio Tchatche, pour en faire une discothèque la nuit, tout en gardant l’esprit bal – musette le jour. En véritable dandy anti-conformiste, Kruger y fait jouer de la musique africaine, caribéenne et afro-américaine. Il est vrai que dans son format moderne, et jusqu’à aujourd’hui, le lieu s’est toujours refusé de succomber aux ambiances électroniques. Bref, Le Tango devint rapidement un lieu de rendez-vous des noirs, latinos et de la faune branchée parisienne.

Pour les besoins d’une scène de « La Haine », Le Tango avait servi de décor pour la scène où Santo, incarné par Solo, blessait à coup de pistolet à grenailles le physio de la boite qui lui avait refusé l’accès. Bien-sur, résumer cet établissement aux 40 secondes de la scène est loin d’être suffisant puisqu’il s’agit d’un lieu culte de la fête parisienne depuis le 18ème siècle.

Un lieu qui a eu 1000 vies et qui s’apprête à en avoir une nouvelle car les propriétaires l’ont mis en vente.

 

 

 

 

L’information est partie d’un article du magazine Têtu datant du 8 janvier 2021. Son auteur, Nicolas Scheffer voulait nous informer de la possible fermeture de certains hauts lieux de la fête LGBT dont faisait partie Le Tango. Ces établissements étant évidemment pris à la gorge depuis leur fermeture à cause à la crise sanitaire.

Le même jour, le club avait confirmé l’information sur les réseaux sociaux en rappelant que Hervé Latapie n’était en aucun cas le propriétaire de l’immeuble, mais seulement l’exploitant, l’animateur du club qui se trouve au sein de la bâtisse. C’est pour cela que rien est sur à propos du maintien de l’établissement et de son activité. Tout déprendra du nouveau repreneur.

Le Tango a beau avoir 3 siècles d’existence, est-ce que le phœnix va une nouvelle fois renaitre de ses cendres ? Rien est trop sur et c’est le cas pour la majorité des lieux festifs considérés comme non essentiels par les autorités. La crise du Covid-19 est en train de modifier en profondeur le monde de la nuit dans le mauvais sens du terme. Le monde d’après risque de balayer définitivement des endroits mythiques comme lui.