LE TORCHON CONTINUE DE BRULER ENTRE DE LA SOUL ET TOMMY BOY

L’APPEL AU BOYCOTT DU CÉLÈBRE LABEL S’AMPLIFIE. ON VOUS RAPPELLE LES FAITS.

 

Dans la 30ème année de l’album culte de De La Soul « 3 Feet High And Rising », sortie le 23 janvier 1989, le célèbre label Tommy Boy avait prévu d’éditer en digital les 6 premiers albums du groupe la semaine dernière (jeudi 28 février). Ce qui pour tout fan qui se respecte était une très bonne nouvelle. Mais voilà, le principaux intéressés ont vite réagi sur Instagram en affirmant qu’ils ne toucheraient que 10% des recettes de cette mise à disposition, laissant toute la part du gâteau au label de Tom Silverman. Ce qui les dérangeait quelque peu après « 30 ans à faire de la bonne musique et à payer leur dette au hip hop ». Par la même, ils appelaient leur audience à ne pas « nourrir les vautours » et à privilégier leurs projets en indé que sont « Grind Date » et « And The Anonymous Nobody ».

 

 

Les réactions sur la toile ne se sont pas faites attendre et un appel au boycott de Tommy Boy s’est vite fait entendre. Surtout lorsque Nas ait lui-même relayé le message. Très vite des personnalités influentes comme Questlove, Chuck D, Pete Rock ou encore Jarobi White se sont également manifestées, appelant au respect des artistes. De son coté, Jay Z a même interdit la publication du catalogue sur sa plateforme Tidal, surprenant son état major.

Suite à ce levé de bouclier, Tommy Boy avait décidé de reporter la sortie des albums évoquant le fait que les négociations n’avaient pas pu être finalisées avec De La Soul et ce malgré leurs démarches depuis des mois. Et dans les quelques échanges qu’ils ont eu ensemble, le label aurait invité le groupe a résoudre tout cela à l’amiable et en toute discrétion mais plus tard pour ne pas gêner la sortie des albums. Ce que Dave, Maseo et Posdnuos ne veulent pas voir se produire bien-sûr. C’est pour cela qu’ils n’hésitent pas à révéler publiquement les échanges sur les réseaux sociaux. En date du 1er mars, les équipes de Silverman souhaitaient renégocier mais avec une clause de confidentialité. Vous devinez la réponse…

Au delà de la rétribution dérisoire accordée au trio, ce sont les habituels problèmes de sampling qui semblent être au cœur de cette situation délicate. Depuis toujours, le sampling sauvage a été la pratique de base de la musique hip hop. Avec le développement du streaming, les ayant-droits sont parvenus à réclamer leurs dus et le travail de « cleaning » des samples a été nécessaire et obligatoire pour toute œuvre musicale.

Si ce fameux catalogue de De La Soul n’a pas vu le jour plus tôt, c’est parce que tout n’avait pas été régularisé et des zones d’ombre semble persister. Éclaircir ces situations a un cout et il semblerait que Tommy Boy veuille l’imputer dans les 90% des recettes qu’il revendique. Dans une interview donnée à la radio SiriusXM, Maseo a déclaré avoir conscience de ces problèmes et évoque une époque où les deals se faisaient par poignées de mains. Pendant des années, la question des droits d’auteurs ne s’était pas posée. Mais avec le fric en jeu dans le business du streaming, les artistes et les labels de cette période révolue se sont fait rattraper par la patrouille.

Les gars de De La Soul ne sont pas naïfs. Ils déplorent ce manque de respect évident de leur ancienne maison de disques, qui a lancé beaucoup d’autres icônes du rap américains. Le problème est toujours le même, qui doit quoi à qui, l’œuf ou la poule ? Ce n’est que récemment que le groupe avait choisi de produire d’une manière indépendante, notamment avec leur dernier opus « And The Anonymous Nobody » qui avait fait l’objet d’une campagne de financement participatif. Campagne qui avait récolté plus de 600 000 dollars tout de même. Effectivement, dans le cas de De La Soul, mieux vaut être indés…