Preuve que les temps changent et parfois dans le bon sens. Kendrick Lamar s’est vu remettre (ce lundi 16 avril) le Prix Pulitzer dans la catégorie musique pour son dernier album « DAMN ». Une grande première pour un artiste du milieu hip hop.
Dans la conscience collective, il est vrai qu’on ne retient du Prix Pulitzer que des catégories comme la littérature, le journalisme ou encore la photographie. Mais parmi les 12 catégories disponibles, on se souvient rarement que la musique en fait partie depuis 1943 (le Prix Pulitzer a été crée en 1917). De plus, jusqu’en 1997 avec le sacre du musicien de jazz Wynton Marsalis, toutes les récompenses n’étaient décernées qu’à la musique classique. Dès lors, le Conseil du Pulitzer avait décidé d’assouplir les critères de nominations sans jamais avoir récompensé un artiste moderne depuis.
Mais ne remporte pas le prix qui veut. Pour le Conseil, le rappeur de Compton réunissait des critères à la fois artistiques mais aussi militants dont les messages font bouger les lignes. Il est vrai que depuis « To Pimp A Butterfly », Kendrick Lamar allie particulièrement bien textes politiques et visuels bluffants. Une tendance qui s’est confirmée avec « DAMN » qui avait tout raflé l’année dernière, notamment aux deux derniers Grammy Awards. Pour expliquer son choix, le Conseil Pulitzer a expliqué que l’album est « une collection de morceaux pleins de virtuosité, unifiée par l’authenticité de sa langue et une dynamique rythmique qui proposent des photos marquantes, capturant la complexité de la vie moderne des Afro-Américains ».
Les temps sont difficiles et tout est devenu politique. Toutes les cérémonies du monde entier en sont conscientes. Et certaines d’entre elles font preuve d’une grande ouverture malgré tout. On n’est pas certain que d’autres artistes dans le rap suivront mais Kendrick Lamar aura au moins ouvert la voie.