Avec l’exemple récent de Prophets Of Rage, on a une bonne idée de ce qu’est un « super groupe ». C’est à dire la réunion de plusieurs groupes ou artistes dont les notoriétés sont déjà admises.
Alors que dire de ce que fût le Native Tongues Posse à la fin des années 80 ? Situé à New-York, le collectif réunissait The Jungle Brothers, De La Soul, A Tribe Called Quest et était appuyé par Queen Latifah et Monie Love pour ne citer que les membres fondateurs ou actifs. Car la liste est beaucoup plus longue. Né en pleine expansion de la culture hip hop installée par Afrika Bambaata et sa Zulu Nation, Le Native Tongues Posse proposent des textes conscients et afrocentriques, bien loin d’une certaine radicalité chez Public Enemy par exemple. La musicalité est également dans la verve zulu puisqu’on y trouve des influences jazzy et africaines bien prononcées.
Aujourd’hui, certains des membres sont rentrés dans la postérité mais on n’oubliera jamais que le courant a bouleversé les codes dès le début et inspiré de nombreuses générations d’artistes.
C’est que veulent nous rappeler ses réalisateurs Omar Akil, Norman Parrish et Benny « Boom » Douglas, dans leur projet de documentaire « Speaking In Tongues, The Legend Of The Native Tongues Posse » soumis à une campagne de crowdfunding. Le film retracera l’histoire et l’impact du groupe par la voix même des membres originels, avec des témoignages d’amis, d’observateurs et d’héritiers comme Kool DJ Red Alert, Mos Def ou Talib Kweli.
Le mouvement Native Tongues a toujours été raconté dans des documentaires, dans des interviews, dans des émissions TV, mais également célébré sur scène. Mais il semblerait que ce soit la première fois qu’il soit le sujet principal et exclusif d’un film. Avec le pédigrée des réalisateurs, reconnus dans le monde de la réalisation musicale US, et la présence du posse, le film revêt un caractère plutôt officiel, si ce n’est légitime.
Il reste moins d’un mois si vous souhaitez participer financièrement à l’aventure.