DÉCÈS DE BILLY PAUL

Autre génération, autre courant de la musique afro-américaine, autre personnalité que Prince. Billy Paul est décédé dimanche à son domicile au terme de son cancer du pancréas à l’âge de 82 ans. La carrière de l’artiste, dont le vrai nom Paul Williams avait été changé pour ne pas être confondu avec un musicien de jazz, peut être considérée comme éclair.

Billy Paul fût le premier grand succès des auteurs Kenny Gamble et Leon Huff, précurseurs du Philly Sound avec leur label PIR (Philadelphia International Records), avec le single mondialement connu « Me & Mrs Jones » qui se classe numéro un en 1972 et qui lui vaudra un Grammy l’année suivante. L’album « 360 Degrees Of Billy Paul » dont le titre est tiré, aura un beau succès. Le premier et vraisemblablement le dernier.

En effet, si on a eu l’impression que Billy Paul fait partie de notre patrimoine culturel, c’est parce que les radios généralistes pour vieux n’ont cessé de passer le morceau pendant plus de 35 ans. Avec sa reprise de « Your Song » de Elton John, on peut dire qu’on se les ait bouffé pendant des années, à la radio, à la télé, dans les ascenseurs ou dans les magasins de meubles le week-end. A partir de la fin des années 70, l’artiste commença sa traversée du désert, pâtissant de l’avènement des synthétiseurs, du disco et de plein d’autres choses.

Parce que le chanteur « n’était qu’un interprète » dépendant de la production de Gamble et Huff. A l’inverse des jeunots qu’étaient Prince, Michael Jackson ou Stevie Wonder, son style « mellow » n’a pas réussit à traverser le temps. Surtout qu’un certain Barry White s’en est mieux chargé que lui à l’époque. Malgré plusieurs albums et de multiples tentatives, qui se sont révélés être des échecs, il stoppa sa carrière discographique en 1988 mais continua à vivre de son passé encore quelques temps (non on ne va pas parler de Chimène Badi car ça ne compte vraiment pas).

Attention, loin de nous l’idée de dire que Billy Paul n’était pas un grand artiste. Il le fût et sa texture de voix ainsi que ses interprétations font partie du large scope de la musique afro-américaine. S’il ne finira pas au panthéon de la soul, il restera dans nos souvenirs, de gré ou de force.

 

Ceci dit on retiendra tout de même le sample de « Let The Dollar Circulate » utilisé sur une prod de J Dilla et 9th Wonder pour Steve Spacek.