Ebo Taylor, figure tutélaire emblématique du Highlife africain, propulsera en novembre la musique du Ghana vers de nouveaux cieux, higher. Strut, toujours on top, sort cet automne le premier LP international du guitariste afro-funk : Love And Death. Un must.
Ebo Taylor est une figure à part. Parti du Highlife ghanéen de la fin des fifties et des sixties, le guitariste aujourd’hui adulé n’a pas eu le parcours facile. A l’image d’un Anikulapo d’abord Ransome qui s’en va vers l’Angleterre approfondir son jazz-thing, Ebo quitte ses groupes d’alors (les Stargazers ou le Broadway Dance Band) dans les années 1960 pour s’envoler vers Londres afin d’accomplir les grandes messes afro-jazz de l’époque et donc d’apprendre un peu plus la rudesse de l’écriture et de la composition. C’est le temps des bands financés par les gouvernements africains, comme ce fut également le cas pour Fela. Le Black Star Highlife Band est donc emmené par Ebo le temps de perfectionner les bases jazz qui feront la fusion avec la soul et le R’n’B des seventies.
De retour au pays, Ebo Taylor, aux côtés de C.K. Mann ou Pat Thomas, transgresse et fusionne, écrit pléthore de tracks pour des labels locaux et mixe les genres avec talent : soul, jazz, rock, funk, afro-beat nigérian voisin, highlife ou pop africaine rythmée par le trad du coin, tout y passe.
Aujourd’hui nos amis de chez Strut ose la sortie d’un album plein de nouvelles compos et de réintérprétations de classic tunes de l’époque. Backé par le collectif international de l’Afrobeat Academy, ce Love & Death, à sortir en novembre 2010, place une nouvelle fois les musiques africaines en plein coeur de notre contemporanéité culturelle, et cela nous réchauffe bien les os.