Bo Diddley, originator rock, s’en va. Bad Mojo.

Une des figures majeures du blues, rock et Rythm n’blues est partie hier, direction panthéon de la musique noire américaine. Une influence géante sur trois générations, des Who aux Clash, des Stones à Prince, d’Elvis à Run DMC.

Du nom de cet instrument de fortune, le diddley bow, Ellas Otha Bates McDaniel, alias Bo Diddley, avait éructé un genre, avant le genre, joué avant que le jeu n’existe. Un guitariste blues aux temps d’un rock naissant, l’homme à l’instrument rectangulaire ayant influencé trois générations de musiciens s’est éteint hier à 79 ans.

 
Migrant des années 30 du Mississippi vers la région de Chicago, comme beaucoup de noirs du sud des Etats-Unis à l’époque, le jeune McDaniel avait d’abord commencé au violon avant de passer à la guitare suite à un show de John Lee Hooker. Encore un qui ayant laissé des traces…
 
Enregistré chez Chess en 1954, son premier 45t « Bo Diddley » grimpera directement en première position des charts R’n’B aux Etats-Unis. Le rock naissant, Bo Diddley s’est tape plus ou moins, continue à avancer sur sa « Twang Machine » en chantant ses litanies, jeux de mots et complaintes folks traditionnelles, descentes directes d’un héritage blues non caché pour un boogie réinventé.
 
Enregistrant des dizaines d’albums au fil des ans, faisant participer des femmes très tôt à ses côtés au sein de ses groupes recomposés (Lady Bo, The Duchess…), c’est surtout via ses fans directs que Bo Diddley s’est fait connaître : des Stones à Clapton et Page, des Clash à Buddy Holly, d’Elvis à Prince, le nombre de morceaux, riffs, rythmes, empruntés à l’homme est incalculable.
 
David Lindley du groupe Jackson Browne n’a pas composé la chanson « Pay Bo Diddley » pour rien…Un des artistes les plus influents de la musique noire américaine s’en est allé. Banane, lunettes et chapeau bas.