FRENCH 79 : ELECTRO AÉRIENNE AVEC « OLYMPIC »

Dans une ville, tout le monde se connait dans la musique ou presque. Sur 90bpm, on a eu l’occasion de parler de plusieurs artistes Marseillais ces derniers mois (et ce n’est pas fini). Quand nous sommes allés sur la Canebière pour la dernière édition de Marsatac, on a rencontré du monde et quelque soit la scène représentée, la majorité ne nous disait que du bien de French 79.

French 79 n’est autre que le dernier projet en date de Simon Henner qui était jusque là bien connu pour faire partie des groupes Nasser et Husbands. Véritable boulimique de production, il décide l’année dernière de se lancer et de nous délivrer l’album « Olympic » qui rajoute une nouvelle corde à son arc déjà bien tendu. Cette fois-ci, on a affaire à de l’électro certes, mais à quelque chose de aéré et qui semble mettre tout le monde d’accord, y compris nous.

Nous qui sommes historiquement portés sur le hip hop, cette déviation vers la musique de French 79 ne pouvait nous faire que du bien. Et puis le mec est sympa, ce qui est un bonus non négligeable pour une interview.

 

 

L’INTERVIEW

 

Ton album « Olympic » est sorti il y a trois mois déjà. C’est quoi ton premier bilan ?

Ça se passe plutôt bien. Ça fait plaisir car c’est un projet que j’ai fait à la cool et que j’avais construit en parallèle du reste sans trop m’en occuper durant un an. J’avais très envie de le faire mais je ne me suis mis aucune pression.

Il y a eu un bon plébiscite du public et des médias apparemment.

C’est plus facile quand il s’agit d’un premier album. Quand tu n’aimes pas, tu n’en parles pas tout simplement. J’ai eu la chance que cet album plaise aux gens.

Tu penses que ton background avec Nasser ou Husbands y est pour quelque chose ? Les fans t’ont suivi ?

Certainement. Les gens étaient forcément curieux de voir à quoi ressemblait mon projet solo. Peut être plus du coté de Husbands car Nasser est orienté rock. La musique de French 79 s’adresse à un public plus large. Pas de paroles, ça se fredonne facilement. Ce n’est pas un album électro pour spécialistes.

Il parait que tu as créé le projet French 79 pour caser des morceaux que tu nous pouvais pas utiliser pour tes autres projets, c’est vrai ?

Oui c’est vrai. C’était à l’époque du premier album de Husbands. J’avais commencé à produire pas mal de sons mais je ne savais pas quoi en faire vraiment. Mes potes m’ont conseillé de ne pas les jeter car ça méritait de devenir quelque chose. Du coup, j’avais sorti un EP à l’époque et qui avait bien fonctionné mais j’en avais encore en stock. Une fois l’album et la tournée de Husbands terminés, j’ai commencé à préparer « Olympic ».

C’est le propre des producteurs, avoir une tonne de sons en stock. Toi tu en jettes jamais ?

J’adore travailler en studio donc j’en ai toujours un paquet. Ce n’est jamais vraiment perdu car je peux les utiliser pour d’autres artistes. Et puis quand tu travailles sur un album, tu peux très bien allé piocher des échantillons dans ce que tu as déjà fait. C’est toujours utile et tellement dommage de les mettre à la poubelle.

 

 

Tu as l’air bien occupé. Mais tu aimes aussi partir en voyage et faire du sport extrême. Il parait que tu reviens toujours de chaque destination avec un morceau.

Disons que je reviens avec des idées. J’aime aller m’aérer ailleurs. Et quand je reviens, je suis plus productif. J’ai besoin de cet équilibre. Quand je pars à l’étranger avec mes groupes, je découvre toujours de nouvelles musiques, de nouvelles rythmiques, comme au Brésil récemment. Cela ne se ressent pas forcément sur mes prods mais cela doit sûrement m’influencer indirectement.

 

« Je n’ai pas l’impression de faire partie de la scène French Touch. »

 

Du fait du nom du projet de la musique, on a beaucoup exagéré sur la comparaison avec la French Touch et Daft Punk, alors que nous on pense aussi à Flume, notamment sur « Golden Times ».

Je n’ai pas l’impression de faire partie de la scène French Touch ». Il peut y avoir des similitudes mais je suis plus influencé par la scène UK. J’écoute beaucoup Jamie XX mais aussi des artistes comme Flying Lotus et Flume effectivement. Ces mecs vont plus loin que nous et ils arrivent à toucher un large public malgré ce coté un peu « underground ». J’aime aussi ce que font les Allemands comme Kôlsch chez Kompakt.

 

 

Tu viens de publier le remix de « Diamond Veins » par Blowsom. Et tu laisses entendre qu’il y en aura d’autres.

Le remix de Blowsom est le premier d’une petite série qui donnera lieu à un EP en mars. Les remixes ne concerneront que « Diamond Veins » et j’en partagerai un par semaine.

Pourquoi remixer qu’un seul morceau par plusieurs artistes ?

Toujours pour toucher un public plus large. Faire remixer un morceau par des artistes d’horizons différents, c’est autant de relectures possibles.

Qui seront les remixeurs ?

Il y aura Kid Francescoli, DJ Oil des Troublemakers, Ile et Vilaine que j’ai rencontré dans un festival, et puis d’autres dont je vous laisserai la surprise. J’ai choisi des gens qui me plaisent et qui viennent d’univers différents.

Tu parlais du UK et de l’Allemagne. Y’aura t’il des artistes étrangers ?

Non pas pour le moment. J’ai déjà fait des remixes pour des étrangers et j’ai aussi reçu des remixes de leur part. On verra. C’est vrai que se faire remixer par l’étranger permet de se faire connaitre à l’extérieur. C’est une méthode intéressante que j’exploiterai peut être plus tard.

Cet EP sort quasiment derrière l’album.

Oh tu sais tout va vite maintenant. En quelques semaines ton album est oublié. Cet EP me permet de faire vivre un peu plus l’album et cela offre des nouveaux morceaux au public.

 

 

 

Le live tout seul, c’est plus compliqué qu’en groupe ? Tu ressens de la pression ?

Tu sais, nous ne sommes que trois dans Nasser. Et puis je ne suis pas vraiment tout seul car j’ai mon ingé son avec moi. J’essaye d’être le plus visuel possible avec mes instruments sur scène et de ne pas proposer au public quelque chose de figé. Je me dois d’être expressif en conformité avec la musique que je joue. Derrière moi, il y a des projections de lumière sur des bandes de tissus qui sont synchro avec la musique. C’est assez graphique et j’aime bien.

Quand tu te mets la pression, ça ne marche pas. Tu dois juste savoir ce que tu veux et là ça fonctionne. J’essaye d’être le plus naturel et le plus communicatif possible. Le public le ressent et on obtient une bonne ambiance.

Tu as pas mal de dates encore jusqu’à cet été. Ton show va encore évoluer ?

Ça change tout le temps. Il y a une part d’improvisation dans mes concerts. Ça dépend aussi de l’horaire ou des invités que je peux avoir sur scène. En règle générale, on a souvent des résidence pour faire grossir le show. Mais je ne fais pas en sorte que ce soit meilleur pour une grosse date au dépend d’une petite.

J’ai plusieurs dates mais il y en aura encore après, sans compter les festivals. Cela permettra au public de revenir une seconde fois sans toutefois voir le même spectacle.

Dernière question : où peut-on se procurer ce putain de blouson bordel !

Il n’est malheureusement pas en vente. Ce serait trop cher à produire. Beaucoup de gens me le demande mais ce n’est pas prévu pour le moment. Comme je le disais tout à l’heure, je ne voulais pas partir sur un délire marchandising. Ce sont mes potes d’enfance de Cauboyz qui ont eu l’idée du logo de l’album. Ils sont très fans de l’imagerie de la Lufthansa dans les années 70. Ça me correspond bien, ça rappelle les voyages.

 

 

Si jamais tu en édites de nouveaux, penses à nous. Merci.

Je n’y manquerai pas. Merci.

 

L’album « Olympic » est disponible sur le site de Alter K.

 

TRACKLISTING :

01. Between The Buttons
02. Golden Times
03. DDROPP
04. Diamond Veins
05. Olympic
06. Hush Hush
07. Vertigo Valley
08. Invisible Moon
09. After Party
10. 1979
11. Lovin’ Feeling
12. Pantheon Neon

Alter K – Octobre 2016

 

Retrouvez également French 79 en tournée dans toute le France.