Sur le visuel qui illustre notre article, la photo de famille n’est pas complète. En effet, pour le projet « Blockbangerz », DJ Poska a réuni autour de lui beaucoup plus d’artistes, tous originaires ou vivant à New – York (Piffy Smalls, Widmark, Sav Killz, Napoleon Da Legend, Aaron Cohen et Franck Knight en sont les principaux). Dans la lignée des ses célèbres mixtapes, le producteur français a mis en lumière des forces vives de la grosse pomme. Non pas des débutants mais des rappeurs aguerris dont la pluralité et l’envie de tout casser force le respect.
Le principe : faire rapper chacun d’entre eux sur des beats de Poska, en tirer l’essence même de leur être et de leur art, et les sortir sur un EP intitulé « DJ Poska Presents The Blockbangerz » sous la bannière de It Boyz Productions.
C’est donc Napoleon Da Legend, Aaron Cohen et Sav Killz que nous avons rencontré aux cotés de Poska et de Nino de It Boyz, pour parler du projet.
L’INTERVIEW
Poska, on croit savoir que tu vis à New – York. Comment ça se passe là bas ?
Poska : Oui je vis aujourd’hui à Harlem depuis environ deux ans. Ça se passe bien. Comme tu le vois, je continue à produire de la musique. Je me suis aussi occupé de deux artistes ces derniers temps. Et je reviens aujourd’hui avec ce projet Blockbangerz.
Tu t’occupes plus des artistes que de toi même artistiquement parlant.
Poska : Je suis toujours actif mais disons que je suis plus posé aujourd’hui. J’ai eu un accident de moto il y a quelques années et cela m’a ouvert les yeux sur plein de choses. J’ai arrêté d’être insouciant et je gère mes affaires d’une façon différente.
Le fait que ce soit New – York doit vouloir dire quelque chose pour toi non ?
Poska : Bien sûr. C’est le berceau et la Mecque du hip hop. On y sent vraiment l’énergie. Quand on voit comment évolue les MCs là bas, ça donne de la force et de l’inspiration. C’était obligatoire de faire quelque chose avec ces artistes.
Aaron, Sav et Napoleon, comment avez-vous rencontré Poska ?
Sav Killz : J’ai rencontré Poska par l’intermédiaire de DJ Ronin avec qui j’ai sorti plusieurs disques. Ronin m’avait d’abord présenté Nino de It Boyz. C’est comme ça que la connexion s’est faite. Mais tu sais, j’aurais fini par rencontrer Poska d’une façon ou d’un autre car à New – York, on se connait tous et on bosse les uns avec les autres régulièrement.
Napoleon Da Legend : Je connaissais déjà Poska car c’est un DJ très connu dans le hip hop. Et quand j’ai appris qu’il vivait désormais à Harlem, je l’ai contacté via les réseaux sociaux pour le saluer et lui présenter les acteurs de la scène hip hop du coin. On est devenus potes et on a fini par travailler ensemble.
Aaron Cohen : C’est mon manager qui m’a conseillé de collaborer avec Poska. Et quand il a commencé à bosser sur Blockbangerz, on s’est dit qu’on pouvait bosser ensemble.
« Il n’y avait pas que le talent de ces artistes qui rentrait en compte. Il y avait aussi le fait que c’était des rappeurs qui aspiraient à aller plus loin, de véritables hustlers. »
Poska, tu as dû rencontrer pas mal de gens. Comment as – tu procédé pour sélectionner les mecs qui allaient apparaitre sur le projet ?
Poska : Ouais j’ai rencontré plein de gens. Je n’ai pas fait de « casting ». Ça s’est fait naturellement et surtout cela ne s’est pas fait tout de suite. On a d’abord beaucoup parlé avec les gars. On a passé du temps ensemble et on a partagé nos visions du hip hop. Il n’y avait pas que le talent de ces artistes qui rentrait en compte. Il y avait aussi le fait que c’était des rappeurs qui aspiraient à aller plus loin, de véritables « hustlers ».
Comment vous avez bossé ensemble ?
NDL : Pour ma part, Poska m’avait envoyé deux instrus assez différents. A l’époque j’étais dans une certaine vibe puisque je venais de finir un projet avec mon compère BBass qui est un chanteur assez soulful. On a été inspirés par l’un des deux beats qui était assez laid back. On s’est dit que mon flow associé au chant de BBass seraient parfait sur le track.
AC : Comme les autres, j’ai une eu une pleine liberté sur mon morceau. En règle général, mon style n’est pas classique, je suis assez versatile et j’aime poser sur différents styles et pas forcément « boom bap ». Mais là, l’instru ma permis de « kicker » et l’inspiration a été très naturelle.
Sav Killz : Pareil. Tout a était extrêmement fluide. Pour mon titre, j’ai fait appel à mon pote King Marvey X pour apporter une touche ragga. On est là pour rapper tout simplement. Poska nous a envoyé les beats et on a posé dessus sans réfléchir. Il nous a rien demandé de particulier. On est resté nous c’est tout.
Avec It Boyz, vous avez décidé de dévoiler depuis l’année dernière un morceau tous les mois.
Poska : On a essayé de garder l’esprit des mixtapes que je faisais avant en partageant les sons sur Internet. On a eu cette idée de régularité dans le temps pour offrir à l’écoute les morceaux du projet au fur et à mesure. Sans nous demander si cela avait été déjà fait auparavant, on s’est dit que c’était une bonne idée pour présenter les artistes et les mettre en avant.
Il s’agit bel et bien d’un EP cette fois – ci.
Poska : Oui. Ça commence comme une mixtape pour la promo mais on voulait donner un aspect officiel avec un EP. On a bien l’intention de le défendre en faisant des concerts.
Nino : On a commencé comme ça et quand l’EP sortira, il y aura aussi des nouveautés.
« On est dans le plaisir donc si on veut cliper un morceau parce qu’on a la bonne inspiration, on le fera sans hésiter. »
Les titres sont des vidéos audio. Vous prévoyez d’en faire de vrais clips.
Poska : Oui c’est prévu pour quelques uns pour le moment. On a déjà tourné ceux de Sav Killz et de Piffy Smalls à New – York. Cela va prendre la forme de mini – séries histoire de créer des passerelles et mettre en avant chaque artiste. Les premiers devraient sortir bientôt et on espère en faire d’autres rapidement. L’idéal serait de faire un clip par titre mais c’est assez compliqué. On verra. On est dans le plaisir donc si on veut cliper un morceau parce qu’on la bonne inspiration, on le fera sans hésitation.
Les révélations de morceaux continuent. Qu’est ce qu’on va découvrir prochainement ?
Poska : On va pas tarder à publier un morceau d’une MC qui habite à Harlem. Vous en saurez plus bientôt.
Poska, tu parlais de concerts. Vous avez fait la clôture du festival Hip OPsession il y a quelques temps. Vous prévoyez de revenir sur scène en France.
Poska : On va bosser là dessus. On s’est bien amusé à Nantes et on va tout faire pour revenir très vite. Les gars ont bien aimé leur passage en France, notamment Sav Killz qui venait pour la première fois.
Justement messieurs. On peut dire que les français vous ont adopté maintenant.
NDL : En fait, je suis né à Paris mais j’ai déménagé aux US très rapidement. Mes parents sont d’origines Comoriennes. Et j’ai encore des amis et de la famille en France. J’ai toujours eu un lien avec ce pays. Artistiquement, j’avais déjà bossé avec Rockin’ Squat et Leroy du Saïan Supa Crew. Par contre, mon nom « Napoleon » n’a rien à voir. Il m’a été donné par des potes aux US. j’ai beaucoup de respect pour la France et ses artistes.
SK : C’était la première fois que je venais en France et c’était cool. Vous savez, pour nous, le hip hop français a toujours été présent chez nous, de l’époque de Solaar et IAM avec le Wu Tang, jusqu’à maintenant. C’était important pour moi de venir ici et de rencontrer les gens qui font la même musique que moi. Le hip hop c’est le hip hop, qu’on soit aux États-Unis, en France ou n’importe où ailleurs.
AC : Ca fait trois ou quatre fois que je viens en France, notamment pour des concerts. J’avais déjà collaboré avec des artistes français comme Myth Syzer qui avaient des profiles très différents. J’ai vu que les français avait une relation très profonde avec le hip hop.
Merci messieurs. On a hâte de découvrir plus de morceaux du projet Blockbangerz.
Poska : Merci à toi.
NEWS DU 20/05/16 :
On connait enfin la date de sortie du disque qui est fixée au 17 juin !
L’EP 10 titres est d’ores et déjà disponible en précommande sur iTunes
Découvrez les vidéos audio de Blockbangerz déjà publiées :
Et découvrez les superbes artworks du projet :