Johnny Jewel, c’est le mec qui se balance derrière le clavier de Glass Candy. Mais aussi de Chromatics. Puis de Desire. De Mirage. De Simmetry. Bref, Johnny Jewel c’est en quelque sorte le schizophrène de la pop électro italo disco de ces dernières années. Mais c’est aussi le génie de l’ombre qui ne cesse de mettre ses troupes en avant, pour éviter d’être trop dans la lumière. Peut-être parce que la lumière, il connaît. La lumière de Dieu néanmoins. Car avant de sortir tous ces groupes, l’Italo disco, il n’en avait pas franchement entendu parler. Chez lui, c’était plutôt musique d’église. Chez lui, au Texas, on filait droit. D’une enfance conservatrice, Johnny Jewel en ressort grandi. Derrière sa table de jardin, Jewel parle avec sincérité, l’aura lumineuse, les larmes aux joues, comme un messie qui aurait pour mission de libérer nos esprits. Et qu’est ce qu’il a l’air grand, ce Johnny Jewel ! Rencontre avec une ombre pas comme les autres.
Grand retour de l’italo-disco depuis quelque temps, tu sais pourquoi ?
Je n’en ai en vraiment aucune idée. En fait, j’ai découvert l’italo après la première compile After Dark. Beaucoup de gens m’avaient dit que le disque leur faisait penser à de l’italo. Et comme on a ce nom de label, Italians Do It Better, tout le monde pensait à l’époque qu’on était un label d’italo. Pour être honnêtes, le nom du label nous vient du clip de Madonna de Papa Don’t Preach. Dans cette vidéo, elle porte un t-shirt noir sur lequel est écrit « Italians Do It Better ». À l’époque, je ne savais même pas ce qu’était l’italo. J’écoutais Kraftwerk, Madonna, Depeche Mode, j’ai grandi avec des chansons de New Order. Je travaille d’une façon assez primitive, du coup j’imagine que ce que je fais ressemble à des sons plus anciens travaillés avec le même type de machines. Donc c’est juste une coïncidence. Du coup, je ne sais pas pourquoi il y a cette récente résurgence de l’italo depuis quelque temps, mais tu sais, je crois que la musique fonctionne par cycles. Avant la house, il y avait l’italo, puis un peu avant l’électro-boogie, tout fonctionne sur un même schéma et au sein d’une même boucle.
Et maintenant que tu as découvert l’italo, tu t’en inspires ?
Oui, vraiment. Je crois que je pouvais sentir les influences de l’italo dans la musique de Madonna, dans ses premiers albums tout du moins. Tu sais, j’ai grandi au Texas, entre les années 70 et les années 80, du coup, ce que j’entendais à la radio était influencé par ce qui se faisait en Europe, mélangé à des expérimentations sur l’électro et le hip-hop, à Miami et New York surtout. Maintenant que je sais ce qu’est l’italo, que je l’écoute, je crois que ça m’inspire beaucoup.
Tu te considères comme un mélomane ?
J’écoute beaucoup de choses. Patti Smith, Tracy Chapman, Bob Dylan, Madonna… mais je ne suis pas un grand collectionneur de disques.
Tu ne te souviens même pas du premier disque que tu as acheté ?
Ha si, ça je m’en souviens, c’était en 1984. Le premier vinyle que j’ai acheté était Stay Hungry de Twisted Sister et la première K7 était Reckless, de Brian Adams.
Tu avais quel âge ?
J’avais 10 ans, je suis né en 1974. J’y suis allé tout seul avec mes 5 dollars. Tout mes copains achetaient des jouets, et moi j’achetais de la musique.
Chez toi n’avais pas trop le droit d’écouter de musique d’ailleurs…
Oui, c’est vrai, quand j’étais tout petit, la seule musique que l’on avait à la maison était de la musique religieuse. À côté de cela, mon père est presque sourd, du coup il n’écoutait jamais de musique. Ma mère, quant à elle, jouait du piano, mais seulement des chansons d’église. Quand j’ai commencé à aller à l’école, vers 6 ou 7 ans, j’ai été directement exposé à la culture pop : Joan Jett, Rod Stewart, Blondie, du coup j’ai commencé à écouter tout ça, mais en cachette parce que c’était en quelque sorte considéré comme « la musique du diable ». J’avais ce réveil, qui faisait également radio, mais mes parents ne le savaient pas, donc j’écoutais ces trucs là, Joan Jett, Devo, la nuit, sous ma couette. Puis quand j’ai été assez grand pour travailler et gagner un peu d’argent, j’ai commencé à m’acheter des disques en cachette, genre Twisted Sister, mais je devais les cacher et je ne pouvais les écouter sur la platine qu’une fois qu’ils étaient partis.
Et aujourd’hui, qu’est ce que pense ta famille de ce que tu fais ?
Et bien mon père est mort quand j’avais 17 ans.
Oh, désolée.
Non, ça va, c’était un con. Je le comprends un peu mieux maintenant que je suis plus vieux, mais cela ne m’a pas trop touché. Ma mère pense que j’ai vendu mon âme au diable. Elle n’aime pas trop ce que je fais. Elle essaie de me comprendre, je le sais, mais elle n’y arrive pas.
Et tes frères ?
Ils n’aiment pas ce que je fais non plus. Mais cela m’est égal. Je fais ça pour moi, pas pour eux.
Ta famille, ils te voyaient faire quoi ?
Ils voulaient que j’aille à la fac, ce que je n’ai pas fait. Mes parents voulaient que je devienne prêtre. Ils étaient tous les deux pasteurs. J’ai du coup plus ou moins passé ma vie dans une église, jusqu’à ce que je j’aie 17 ans et que je sois assez grand pour déménager à Austin.
Cette enfance religieuse, elle joue sur ta musique aujourd’hui ?
On va dire que tout ça m’a donné envie de travailler très dur et de profiter de chaque instant. Ça m’a rendu fort, ça m’a permis de me construire une façon de penser, de voir les choses à ma manière, de faire ce que je fais pour moi et pas pour faire plaisir à qui que ce soit. C’est ça que m’a appris mon enfance, et du coup, mon label fonctionne sur ces bases là également, sur l’impulsion d’un esprit libre et pas quelque chose de soumis à des pressions extérieures. Avoir été élevé comme un chrétien m’a appris la discipline, en dehors de l’aspect religieux, bien évidemment. J’ai appris à me concentrer et à garder cette concentration sur le long terme. Il est très facile de se plaindre de la façon dont on a été élevé. Je ne me considère pas comme un rebelle, je pense juste être une personne qui pense par elle-même et qui tente de voir de ses propres yeux ce qui est bon et ce qui n’est pas bon pour lui. J’ai laissé derrière moi le côté destructeur de mon éducation.
C’est la meilleure chose à faire non ?
Oui, et je suis très heureux d’y être arrivé.
C’est pour cela que tu as tant des projets différents ? Glass Candy, Mirage, Symmetry, Chromatics, Desire…
Le truc c’est que j’ai besoin de travailler, de courir tout le temps après de nouvelles choses. Tu sais, je suis gémeau, donc je suppose que j’ai de multiples personnalités. Quand j’écris, je n’écris pas pour un projet en particulier, je ne planifie rien en mode « tiens, je vais prendre un cappuccino et écrire une chanson pour Glass Candy ». Je commence au piano, puis quand j’entends ce que je compose, je sais immédiatement pour quel projet je suis en train d’écrire.
Comment tu le sens ça ?
C’est juste… évident. Je ne sais pas trop, ça fait sens pour moi. Si la musique est de type « macro », qu’elle fait penser à quelque chose de très grand, d’universel, je pense à Glass Candy. Chromatics est plus intime, tourné vers l’intérieur, nostalgique. Glass Candy parle de la vie, de l’espoir. Chromatics parle de la mort, de la perte. Desire est un peu un juste milieu, une histoire de relations, d’instinct animal, le fait de tomber amoureux, de se sentir attiré par quelqu’un.
Et Symmetry ?
Symmetry c’est un peu un mélange de tous les autres groupes, mais sans paroles. C’est une sorte d’île sur laquelle je m’exile mentalement. C’est quelque chose de complètement libre. Il n’y a aucunes règles. C’est différent de la pop ou de toute musique avec des paroles. Symmetry c’est un espèce de brouillard sans forme.
Symmetry c’est ton projet solo ou c’est plus Mirage ?
Symmetry est la moitié d’un projet solo, si je puis dire, car je fais ça avec le batteur de Chromatics, Nat Walker. Mirage est mon projet solo.
Ça fait quoi d’être seul porteur d’un projet musical du coup ?
Je n’aime pas trop ça, c’est pour ça que je n’ai sorti que trois chansons avec Mirage. J’en enregistre une tous les trois ou quatre ans. Et seulement quand je suis à un tournant de ma vie. Ça vient souvent d’un rêve, et j’ai envie de chanter quelque chose sur ce rêve. En général j’écris seulement des paroles que je ne veux pas chanter.
Tu ne veux pas les chanter parce que c’est… trop personnel ?
Non, au contraire, c’est parce que je veux voir quelqu’un les chanter, comme je pourrais aller au théâtre. Tu sais, c’est la même chose pour ceux qui écrivent des pièces de théâtre, ils ne veulent pas monter sur scène. Mais du coup, de temps en temps, j’ai envie de chanter ces paroles, peut-être justement parce que c’est trop personnel ou trop lié à mon rêve. C’est compliqué à expliquer. Mais du coup, chaque fois que je sors une chanson avec Mirage, je me dis que c’est la dernière. La dernière chanson, Let’s Kiss, qui vient de sortir sur After Dark 2, a été enregistré en 2008 et je n’en avais pas enregistré depuis.
Donc tu ne prévois pas de sortir d’album ?
Si, peut-être dans 30 ans, un EP de 5 chansons ! (rire)
Non, sérieusement, j’en doute.
Toutes tes chansons, ou presque, semblent avoir été écrites pour êtres écoutées sur la route, c’est quelque chose dont tu te rends compte ?
C’est drôle car pour moi, l’association avec la route vient du fait que je n’utilise pas d’ordinateurs, je ne travaille pas en boucles mais en mode linéaire, comme pour les vieilles chansons. Donc oui, je crois que mes chansons « voyagent », traversent un tunnel. Les gens me disent aussi qu’ils écoutent ma musique sur leur skate-board, ou dans le train, dans le métro, ou même pour étudier, tout ce qui implique le fait d’être « enfermé dans un rythme ». Certaines personnes m’ont dit qu’ils aimaient danser sur ma musique. Mais je vois plus ma musique comme quelque chose qui aide à la réflexion, dans laquelle on peut s’enfermer pour penser.
Et toi, tu t’enfermes dans quoi pour penser ?
La musique de Vangelis ou celle de Patty Waters. Patty Waters est une chanteuse des années 1960 qui faisait partie de la scène avant-garde jazz. Sinon, j’aime écouter Tracy Chapman, John Lennon, Bod Dylan, Niko, Velvet Underground, mais j’adore aussi Madonna, Kraftwerk, j’écoute la même chose que tout le monde en fait. Mais comme je passe environ 10 heures par jour la tête dans la musique, quand je ne travaille pas, j’ai envie d’écouter des gens qui jouent de la guitare, de la folk, des chanteurs a capella, des choses douces ; je n’ai pas envie d’écouter plus de dance ou d’électro. J’aime ce genre de musique, mais j’ai parfois besoin de faire une pause et de ne plus écouter de musique à rythme très prononcé. Je fais une exception pour Suicide, car même s’il y a beaucoup de batterie, cette musique ressemble au bruit que fait la pluie, et ça me fait du bien. Tu sais tous les groupes connus d’aujourd’hui, je joue avec eux en festival mais je ne les connais pas. Je reconnais certaines chansons, mais je ne suis pas trop à la page.
Et quand tu es en festival ou même dans la rue, quand les gens viennent te parler, à quel groupe ils t’associent la plupart du temps ?
Glass Candy, sans hésitation. Je crois que c’est le groupe que les gens préfèrent, puis c’est le plus ancien aussi. Concernant Chromatics, pendant de nombreuses années j’ai tenté de masquer mon engagement dans le groupe, je ne voulais pas que les gens voient Chromatics comme un « Glass Candy Junior » ou un « nouveau Glass Candy ». J’ai préféré mettre tout le reste du groupe en avant et rester dans l’ombre afin que le public entende la musique pour ce qu’elle était et non pour ce qu’ils auraient pu supposer qu’elle était. Et ça a réussi, je crois qu’aujourd’hui les gens voient Chromatics comme une entité à part entière.
Et tu as prévu de sortir quelque chose avec un des deux groupes bientôt ?
Oui, un nouvel album pour Glass Candy, mais je ne sais pas encore quand exactement, peut-être cet hiver, peut-être au printemps prochain. Je préfère ne rien planifier car à chaque fois que j’essaie, on ne tient pas les délais. Donc je me tais, même si je suis très excité à l’idée de sortir ce nouvel album !
J’ai entendu que tu étais un peu paranoïaque quant à la musique que tu sortais, juste avant qu’elle ne sorte…?
Oui, même le groupe n’entend pas l’album avant qu’il ne sorte. Pour After Dark par exemple, aucun des différents groupes n’a écouté l’album avant qu’il ne sorte. J’étais le seul à connaître tous les morceaux finalisés.
Et ça ne les dérange pas ?
Ils sont habitués maintenant. Ils savent que je suis bizarre sur ce point. Je veux que tout le monde entende l’album au même moment. Ils connaissent les chansons qu’ils ont enregistrées mais ils ne savent jamais quelle forme elles prennent au final. Certaines chansons avaient été enregistrées il y a quatre ans, du coup elle ont beaucoup changé. Il y a même certaines personnes qui n’ont pas encore entendu la compilation parce qu’on était en tournée et ils n’ont pas encore eu le temps de le faire. C’est drôle (rire).
Tu passes beaucoup de temps sur chaque chanson ?
Oui, vraiment.
Il y en a une qui t’a pris plus de temps que les autres ou qui t’a rendu fou ?
Oui, Warm In The Winter, une des chansons de Glass Candy de la compilation qui vient de sortir, m’a posé beaucoup de difficultés. C’est la chanson que je préfère de l’album. Après, cela ne veut pas dire que ce qui te pose le plus de difficultés en ressort de meilleure qualité, certaines choses très belles viennent facilement. Pour Warm In The Winter, c’est ce genre de chanson qui naît d’une idée spéciale mais qui prend réellement forme au moment du mixage. C’est un peu comme faire un film : tu as le script, les idées mais tu dois transformer tout ça en un film qui tient la route ; c’est quelque chose de très dur, pour moi en tous cas.
Et tu bloques sur des chansons parfois ?
Oui, souvent !
Et du coup, tu fais quoi ?
Je commence une nouvelle chanson.
Et tu y reviens plus tard ?
Oui, quelques mois plus tard. Je travaille seul depuis toujours, du coup j’ai besoin de couper parfois. Je laisse la chanson, pendant deux, trois mois, je vis ma vie, j’ai de nouvelles expériences, j’écoute parfois de nouvelles choses, je regarde des films, puis quand je réécoute la chanson, je suis quelqu’un d’autre, du coup oui, j’ai vraiment cette impression de collaborer avec moi-même. Bon parfois, quand je suis bloqué, je m’énerve aussi.
Et tu casses tout ?
Non, j’en ai envie, mais je ne peux pas. J’ai des trucs trop fragiles dans mon studio, que je ne pourrais jamais remplacer. Mais si je n’avais que des choses récentes, je crois que je les casserais (rires).
J’ai lu dans quelques autres interviews que tu t’affirmais anti-drogues ?
Je ne prends pas de drogues, oui. C’est très lié à comment j’ai été élevé tu sais. On m’a élevé dans la peur des drogues et de l’alcool. Puis j’ai grandi, j’ai fini par ne plus être effrayé par tout ça, mais j’ai pu voir la drogue détruire beaucoup de mes amis. C’est donc quelque chose qui ne m’a jamais intéressé. Puis, j’aime rester en contrôle des choses, c’est pour cette même raison que je serais incapable de me faire hypnotiser, je n’accepte jamais que l’on me masse. Boire pendant la journée est également une épreuve pour moi, je vis à Montréal depuis quatre ans et la culture de l’alcool est tellement différente de celle des États-Unis ! D’où je viens, on boit pour être ivres, c’est tout. À Montréal, j’apprends petit à petit à apprécier l’alcool, un bon verre de vin parce que c’est quelque chose d’agréable, pas parce que je veux être bourré. Maintenant, ce n’est pas parce que je ne prends rien que je juge les gens qui prennent de la drogue. C’est leur droit, s’ils veulent en prendre et s’amuser, tout comme c’est leur droit de se détruire. Personne n’en prend dans les différents groupes que j’ai, certains sont passés par là mais ils en sont sortis. C’est drôle, quand on y pense, de faire de la musique vue comme « électronique » et de ne pas vouloir prendre de drogue, certaines personnes m’ont déjà fait la remarque. Mais pour moi, je m’en fous de qui prend de la drogue ou qui n’en prend pas, tout comme je me fous de savoir quel t-shirt ce mec porte, ou s’il préfère manger des tacos ou une baguette.
Je trouve ça bien de le dire et de l’affirmer car aujourd’hui dans la musique électronique, si tu ne prends pas de drogue, tu peux vite passer pour un has-been non ?
Oui, totalement. Alors qu’on s’en fiche, les gens devraient pouvoir faire ce qu’ils ont envie de faire sans réfléchir au regard des autres. Tu sais, je travaille beaucoup trop, je le sais, je me dis même parfois que c’est sans doute aussi mauvais pour la santé que de prendre des drogues (rires).
Tu sais, la première fois que j’ai écouté une chanson de Chromatics, ça devait être Hands In The Dark et j’étais persuadée que le groupe était européen. Tu as conscience d’avoir un « son européen » ? Tu n’as jamais pensé t’y installer ?
Si, avant de déménager à Montréal, j’hésitais à venir m’installer à Paris. J’avais conscience d’avoir besoin d’une forte dose de culture française pour guérir mon éducation texane (rire). J’ai vraiment cette impression que Paris et Houston sont deux extrêmes sur terre. J’avais besoin de voir les choses différemment pour réussir à trouver un équilibre. Je suis très américain, paranoïaque de la violence, des trucs comme ça tu vois, et je tente de me sortir de ça, ce qui est plutôt sain, mais j’avais besoin de l’influence française. Maintenant, Montréal s’est présenté à moi comme plus pratique pour continuer de travailler avec mes différents groupes. Je crois que Montréal est la seule ville du monde à moitié française à moitié nord-américaine.
Et maintenant, tu déménages à Los Angeles c’est ça ?
Oui, j’y ai déjà passé deux mois cette année. Et tous les groupes me suivent. On va être efficaces et on aura beau temps ! Ma petite amie est québécoise et elle n’en peut plus du mauvais temps, du coup elle est très contente elle aussi.
Propos recueillis par Adeline Journet