Disco – Diksa – CMP

*


Est-ce que pour commencer, vous pourriez d’abord nous faire une petite rétrospective historique des CMP auquel vous appartenez, à savoir entre autre : la date de création du crew ? Qui étaient les membres à l’origine ? etc …

DISCO : En fait, CMP c’est d’abord un groupe d’amis, qui sont essentiellement de Belleville et qui tournent autour de ROST. C’étaient en général des potes d’école : il y avait ROST, MORAD, SMAT (mais avant qu’il taggue parce qu’il était aussi à l’école avec eux), HOZE …

DIKSA : BROXE, GONE …

DISCO : Aussi. Mais, on va dire que là-dedans c’est plutôt ROST, MORAD et BROXE …

DIKSA : Et aussi HARY !

DISCO : Oui, aussi HARY ! C?est vrai. Ils ont formé le groupe en 1989. Au départ, c’était vraiment un groupe de potes et après ils ont commencé à faire rentrer d’autres gens.


Et quel était l’état d’esprit, à l’époque, pour la création d’un groupe, ROST étant déjà THC et HARY appartenant aux TRS ?

DISCO : Il faut savoir que ROST au départ, c’est un mec qui voulait (et qui veut toujours d’ailleurs) aller loin, par n’importe quel moyen. Et, si un jour, il a décidé de créer CMP, c’est dans cette optique.

DIKSA : En fait, au départ, CMP était un groupe de taggueurs, mais par la suite, il y a plusieurs personnes qui sont venus se greffer, et notamment des mecs qui n’étaient pas forcément du 20ème. Au fur et à mesure, ça a pris une autre dimension beaucoup plus vandale, puis exclusivement "racaille" (à savoir tout ce qui tournait autour des embrouilles, de la  « pouilledé », etc…).

DISCO : C’était plus ou moins séparé en deux parties : il y avait ceux qui tagguaient, et, il y avait à côté, toute une brochette de rebeus et de renois, exclusivement là pour se taper ! En général, dès qu’il y avait une friction avec quelqu’un, ou une embrouille ( je me rappelle par exemple d?une embrouille à Créteil assez impressionnante) , c’étaient vingt mecs qui bougeaient en scooter, en plus de nous ! Et, en fait, on se retrouvait au final à une quarantaine. Tout de suite, ça calmait … 

Ca paraissait aussi assez uni comme crew ?

DISCO : Ouais, c’est vrai que c’était uni, parce que dès le départ, c’était une mentalité à part entière. "Si t’es CMP, t’es rien d’autre que CMP ! Si tu poses ça, tu poses que ça ! C ‘est que t’adhères à l’image du truc et si t’es pas content : tu t’en vas ! " Aujourd’hui, la plupart des crews parisiens se constituent de 3 ou 4 potes et c’est un peu n’importe quoi. Ca n’a plus l’esprit de bande que ça devrait avoir : si jamais il y en a un qui a une embrouille aujourd?hui , ben … le mec se démerdera tout seul et les autres resteront chez eux.

DIKSA : C’était aussi l’esprit d’un quartier ! Mais, après, vers 94, c’est devenu un peu plus le bordel.

DISCO : Ouais, disons que de 89 à 93, c’était bien. C’était un peu "l’âge d’or". Après, vers 94, le crew s’est un peu désuni : les gens ont commencé à se séparer, ROST a commencé à faire de la musique, il y a pas mal de nouveaux qui sont rentrés …

DIKSA : Et, il y a eu aussi le Louvre !

Vous pensez que le Louvre était un coup en trop ?

DISCO : Non, c’était pas un coup en trop, parce que c’est un peu ce qu’on cherchait, plus ou moins de façon globale, au niveau du groupe. C’était un peu pour lancer un pavé dans la marre et éclabousser nos ennemis de toujours, qui ne nous ont pas fait forcément la part belle des choses, à savoir les médias. OENO, GARY et STEM l’avaient fait une fois. C’est vrai que le faire une fois, c’était chaud, mais le faire une deuxième fois avec les systèmes de sécurité, c’était encore plus chaud. Bien sûr, après on s’est fait craché dessus du genre : " Ouais ils ont voulu faire comme les autres ! " . Mais, c?est n?importe quoi ! Ca s’est fait avant tout dans un esprit de braver l’interdit, d’aller un peu plus loin et de montrer qu’on est là. Et puis, voilà : il n’y a pas qu’un groupe sur Paris ! Non , il y a d’autres groupes. Ce sont des petites revanches à quelque part. A cause de ces gens là (que je ne citerais pas), on a été pas mal boycotté : juste à titre d? exemple : on n’est pas dans Paris Tonkar ! Tout ça, parce qu’on avait dépouillé sur le terrain de Gare de Lyon en 91 : EPSON , NOEK et DEALYT pour une histoire de toys. Ce jour là, on était arrivé sur le terrain : ils étaient trois , on était quarante , ben voilà … Ils avaient une centaine de bombes : de la Krylon, de la Buntlack … et ils sont repartis pieds nus et sans bombes. Et, depuis ce jour là , on n’a pas été dans Paris Tonkar, on est passé à côté de pleins plans … Ces mêmes personnes avaient pas mal de contacts, beaucoup plus d’accès aux médias et donc se faisaient passer d’ abord.

DIKSA : Mais, tout ça, nous, on s’en fout. Pour moi, CMP, c’est clair que ce n?est pas un crew de graffeurs avec des grosses productions. Ce sont des potes avant tout ! On faisait des sauts, on rentrait dans un wagon à quinze et on niquait tout au baranne et personne bronchait. On allait aussi à Montreuil prendre leurs bombes aux autres … Il y avait aussi les rendez-vous qui réunissaient plein de gens différents qui voulaient bénéficier de la notoriété : il y avait les MKC, SHEED, etc …

DISCO : C’est vrai que desfois c’était véner, mais c’était vraiment une bonne ambiance. Par exemple, on tirait sur le système d’alarme du train à quai. Et, on était tellement, que le mec restait dans sa cabine à rien dire et on avait le temps de niquer tout le train à quai !

Et comment s’est faite l’ évolution du crew au fur et à mesure ?

DISCO : Donc, vers 89-90, il y avait ROST, MORAD, BROXE et SMAT. Vers 90-91, je suis rentré avec SEN. En parallèle, il y a eu aussi NEMOZ , ASE et SOZY (R.I.P.) qui sont rentrés et qui faisaient pas mal de graffs (les seuls d’ailleurs à faire des graffs à l’époque) . C’était le début de la "période dépôt". En fait, lors des rendez-vous, il y avait des gens qui restaient toute la journée sur le quai, d’autres qui partaient tout de suite faire des dépots, d’autres faire des tunnels, d’autres qui dépouillaient … Pour ma part, je kiffais partir faire des dépôts et c’était jusqu’en 93, on va dire, le pôle le plus actif !!! Ensuite, à partir de 94, ça a plus tourné au gros tag avec la relève SMAT, DION, DREO, etc … qui eux, se sont consacrés principalement à la rue, aux tunnels , aux sauts, etc …

Comment se faisait et se fait aujourd?hui le recrutement ?

DISCO : Au début , c?est ROST qui s?en chargeait. C?était marrant : il avait sa petite liste aux rendez-vous et chaque semaine , c?était : «  TOI t?es CMP, TOI t?es plus CMP, etc ? » Par la suite, ROST s?est mis à fond dans le rap et le groupe est un peu resté à l?abandon. Vu que je suis resté motivé , je commençais à graffer un peu plus souvent, ROST m?a dit lors d?une discussion à ce sujet «  Ben vas-y ? je n?ai pas le temps de m?en occuper. T? es toujours dans le délire , tu connais l?esprit : je te passe le relais ! » C?est clair que de mon côté, je n?avais vraiment pas envie de voir mourir le groupe et comme on était toute une bande encore bien présente, avec DIKSA et d?autres, on a pris le relais? Donc voilà, aujourd? hui, j?essaie de faire survivre le truc ! Après pour le recrutement, il y a des jours où, quand tu vois ce qu?il y a dans la rue, t?as envie de faire rentrer personne ! Maintenant ça se passe à la vibe , c?est plus humain : c?est par exemple des mecs comme EOLE , qui bosse en harmonie. Il a compris l?esprit du truc . Il n?est pas rentré CMP et s?est cassé dans son coin faire son truc. Non, il évolue avec nous et c?est cool ! Après, il y a eu SPONE . Et même si il y a plein de gens qui parlent sur lui, parce qu?il est jeune (il a deux ou trois années d? expérience dans le graffiti ) ? ben.. le mec a bien retourné Paris pour son âge : il a tapé par exemple plus d?une cinquantaine de tunnels. Et, c?est pareil , c?est un mec qui a une mentalité qui va avec l?image CMP.

Et, on peut se faire virer des CMP  ?

DISCO : Ouais , c?est arrivé. Il y a des gens qui ne sont plus officiellement CMP !

Vous avez l’air quand même assez nostalgiques d’en parler … ?

DISCO : Carrément !

DIKSA : Ben ouais ! Les choses ont changé. C’est une autre compétition aujourd’hui , c’est une guerre pour savoir qui sera dans les médias ! Il n’ y a plus le côté sauvage : tout est canalisé !

DISCO : Et les mecs qui font du graffiti ont changé d’état d’esprit. Ils oublient le mordant du truc : l’esprit de compétition.

DIKSA : Ouais , faut arrêter de croire que le graffiti c’est une panoplie que t’achètes dans un magazine en te disant " Tiens je vais faire du graffiti !" Il y a plein de mecs qui oublient que le graffiti c’est un esprit de terrain, c’est un esprit de rue, etc… Ce ne sont pas que des gens qui viennent du 16ème ou qui sont embourgeoisés. Ce sont aussi des mecs qui n’ont pas eu forcément des vies faciles. Quand j’étais petit, j’allais en maison de jeunes. Le rendez-vous CMP était une façon de m’ extérioriser : c’était une sorte de deuxième famille. Et, ça m’ a appris des trucs que je ne connaissais pas, comme respecter ou se faire respecter.

DISCO : Tu regardes le milieu du graffiti aujourd’hui : tu flippes. C’est plein de mecs avec des "Yo !" des "Big Up " … des mecs qui trouvent dans le graffiti une façon de s?encanailler, qui se donnent un genre parce que c’est dans la tendance.

DIKSA : D’autant plus, que ces mecs là arrivent dans le truc et ne connaissent rien. On dirait qu’ils se sentent obligés de faire du graffiti. Ca n’est même plus une passion , c’est une obligation ! En plus, c’est complètement dénaturé, car ils ont tout à leur disposition : bouquins, internet, caps différents … et ils font du graffiti sans comprendre, sans connaître l’ histoire. C’est comme si t’écoutais du Wu Tang sans savoir que derrière il y a des mecs comme Eric B & Rakim, Steatsonics ou Public Enemy qui ont permis à Wu Tang d’aboutir à ce qu’ils sont et à ce qu’ils font aujourd’hui. Nous, on n’avait rien à l’époque, juste peut être Spraycan Art ou Beat Streets !

DISCO : Et le pire, c’est que le mec va te sortir un graff carré, qui coule pas, avec plein d’effets !!!!

DIKSA : Tu m’ étonnes. Et ça, franchement, je ne comprends pas. Ca n’est pas de la jalousie mais le mec peint depuis deux mois et te sors un graff de qualité similaire que le tien, alors que tu peins depuis 4 ou 5 ans !

Mais, aujourd’hui, l’état d’esprit CMP ?

DISCO : C’ est un plus petit noyau et toujours une même bande de potes. Mais, c’est vrai qu’ on ne se mélange pas. On reste entre nous. On se suffit à nous même !

DIKSA : Pour ma part, je fais principalement des couleurs et j’essaie de représenter à ma façon l’ esprit CMP. Maintenant, je suis un peu plus agé et j’ai une situation. Donc, je ne vais pas aller forcément faire des trucs de véner , aller faire des dépôts, etc .. Mais, j’essaie d’être toujours présent et aussi un peu de redorer l’image des CMP, d’ apporter un peu de qualité , à savoir si il y a un mec qui voit une de mes peintures ou un graff CMP , qu’il se dise " Ah ouais ? Ils font aussi des couleurs les CMP ! " et qu’il s’enlève l’ étiquette « CMP = racaille ».

DISCO : De mon côté, c’est depuis pas mal d’embrouilles judiciaires (gardes à vue, procès, amendes ..) que je me suis mis plus au graff. Dès 94, je me suis dit pareil : " Pourquoi ne pas essayer d’apporter une dimension graff/couleurs au crew , et essayer par la même occasion de relever un peu le niveau ? "

Qui a survécu alors ?

DISCO : Ben disons que les actifs aujourd’hui sont : DIKSA, SMAT,YEEMD …

DIKSA : GALER pose de temps en temps.

DISCO : Et après il y a pas mal de gens qui sont rentrés récemment comme BABOO, EOL, SPONE. Et ce sont des mecs avec qui on a eu un bon feeling humainement. Et on va dire qu?on est resté les mêmes. On fait toujours un peu de tout : du terrain, de l’ autoroute , du métro pour ceux qui ont encore envie d’y aller, un peu de tags … Mais, c’est plus du plaisir personnel que de l’obstination.

Pour finir concernant les CMP, est-ce que vous avez un message à faire passer au vue de la scène graffiti actuelle ?

DISCO : Ben ? Franchement , on voudrait bien que le graffiti retrouve un peu de ses repères et que ça se passe un peu à l’ancienne. C’est mortel que le niveau soit élevé aujourd’hui et que des mecs qui peignent depuis 2 ans tapent des 3D de oufs avec des purs effets. Mais, il faudrait qu’il y ait plus de maturité et de compréhension dans ce qu’ils font. Dans le graffiti , il y a certaines règles de base, alors pour perpétuer cette tradition , il faut qu’ elles soient respectées.

DIKSA : Il n’ y a pas d’école ! C’est trop le bordel ! C’est n’importe quoi ! En plus, aujourd’hui, les mecs ont tout : des caps de toutes les sortes, des bombes de bonne qualité, des magasins spécialisés, des paquets de journaux, etc .. alors au moins qu’il fasse l’ effort de comprendre ce qu’ils font et de prendre un peu de recul avec l?histoire du graffiti.

Et vous, ça fait combien de temps que vous êtes dans le graffiti ?

DIKSA : J’ ai tapé mon premier graff en 85. C’était avec DEVIL, le grand frère de PSAI (UAC MCT). Vers 87-88, je suis rentré RST. En 90, je suis rentré CMP et DTC de Créteil (avec ECOM, DEST, VEKNO..) et puis voilà !

DISCO : C’est plus ou moins la même. J’ai rencontré DIKSA en 85-86. On traînait pas mal vers la gare de Reuilly avec XENON, ASKO etc… Et, je me suis mis à tagguer vers 87 , je suis rentré CMP vers 89-90 et vers 90-91 j’ai commencé à essayer de faire des graffs.


Quelles étaient vos influences pour commencer ?

DISCO : Ben quand j’ai commencé, il n’y avait pas grand monde. C’étaient surtout les mecs du quartier : les T.K.V. (The King Vandals) par exemple … Après, c’est clair que lorsque Spraycan Art est sorti : ça était la révélation !

DIKSA : Tout bêtement, les mecs qui m’influençaient , c’étaient les "grands" : ceux du quartier comme OCEN, SAME2 , SIZE, SONE, STEP , MAES, K12, ZONE (R.I.P.), SAN (T.R.P : The Renegade Painters) ou même pas forcément du quartier comme les C.R.S. ( STATE, BANK …) , les T.H.A. (The Hired Assassins) ou MOSE O.D.C. (Obsédés Du Cul) par exemple. Il y avait aussi les R.S.T. (Risky System Taggers) les D.S.A. (Dark Skin Assassins) avec qui je bougeais. Tous ces mecs avaient un vrai style calligraphique et ils te mettaient plein de magie dans les yeux. J’ai du allé aussi deux ou trois fois sur le terrain de Stalingrad voir des grafs de COLT ou de BANDO, mais tu vois, des mecs comme SAN ou OCEN , beaucoup moins médiatisés que ces mecs là , avaient beaucoup plus d’impact sur moi et je les kiffais beaucoup plus !

DISCO : Mais c’ était vraiment une bonne époque. On découvrait ça avec des yeux émerveillés. En plus, il y avait tout une démarche. Ce n? était pas comme aujourd’hui, où quand tu vas faire un graf c’est la "fête" ! Et puis , c’était à la fois magique et à la fois ça faisait peur ! Aujourd’hui, tout le monde se connaît et ça fait bien de connaître tout le monde. Quand on allait voir un mec graffer par exemple au terrain de la Gare de Reuilly ( où il y a la Coulée Verte maintenant) on ne connaissait personne. On voyait juste les blazes dans la rue, et, c’était marrant parce qu’on imaginait des grands renois avec des chaînes et des casquettes, un mec qui allait t’ écraser avec une main. (rires !). Tu discutais avec les mecs et c’était cool ! Mais dans tous les cas , tu te faisais petit et tu les respectais ! Jamais tu ne serais allé tester un mec plus agé que toi !!!

DIKSA : Aujourd’hui les mecs sont blazés ! Limite ça les fait chier d’aller graffer !


Qu’est ce qui vous pousse à continuer aujourd’hui ?

DIKSA : Perpétuer une tradition !

DISCO : Ouais pareil. Et, ne pas aller faire mon graf , juste pour dire " je l’ai fait " et pour aller l’ afficher ensuite sur Internet. Il y a trop mecs qui blindent leur book à coup de photos inutiles. Par exemple , les mecs qui vont faire des métros qui ne sortent jamais. Ca sert à quoi ? C’est pas du graffiti ça ! C’est juste histoire de dire " Ouais j’ai fait des métros ! "

DIKSA : Ouais, on le fait aussi pour la notoriété !

DISCO : Continuer à faire de la couleur ! Mais bon , ça ne me fait rien dix piges après, de descendre avec SMAT pour aller taper des tunnels … Mais ça, c’est plus par nostalgie ! (rires) Pour sentir le métro passer à 50 centimètres de toi, pour sentir la chaleur du tunnel … Mais c’est pareil , c’est aussi pour perpétuer la tradition : tu regardes aujourd’hui , il y a plein de mecs qui font exclusivement des tunnels la nuit quand il n’ y a plus de métros , quand il n? y a plus personne … ca sert à quoi ? A dire après : " J’ai fait un tunnel ! " … pffff …. autant aller sur la PC avec ses bombes !

Votre point de vue de la scène graffiti en France ?

DIKSA : Il y a de tout ! Il y a plusieurs courants. Que chacun fasse ce qu’il a à faire mais surtout que l’ensemble soit cohérent ! Il faut arrêter cette espèce d’esprit anarchique qui règne, par exemple à repasser tout le monde sans plus rien respecter, sans reconnaître la différence de niveau. J’ai mal au coeur à chaque fois que je vois un mec qui repasse une pure couleur , juste pour faire un block. La compétition a changé. Aujourd’hui pour se faire respecter, il faut se faire respecter méchamment. Ok, pourquoi pas ! Mais ça pourrit le graffiti.

DISCO : Je trouve ça juste dommage que les mecs qui commencent, "bâclent" leur style et ne se prennent pas plus la tête à faire quelque chose de plus réfléchi. Quand tu vois par exemple dans des tunnels des blocks énormes avec un minimum de prise de tête pour les contours, je trouve ça dommage. Ils l’ont fait juste pour dire " Ouais je l’ai fait !" . Il y a peu d’efforts par rapport au style.

Bon souvenir ?

DISCO : Un bon souvenir ? C?était une garde à vue avec SEN, TCHEK, DOZER et quelques autres dans une petite cellule ? Les keufs nous ont demandé si on voulait mangé et ils nous ont ramené un poulet. C?est un putain de bon souvenir et j?en rigole encore maintenant : ben ? quand les keufs ont ouverts la porte, DOZER a pécho le poulet et a tout mangé pratiquement devant nous ? (rires)

DIKSA : Ben c?était les rencards ? rien de plus à dire ! (Rires)

Mauvais souvenir ?

DIKSA : Quand on s?est fait coursé par des GIPR avec ECOM et VEKNO. Les mecs avaient des matraques, on s?est fait mettre à l?amende ?. Bref ça s?est mal passé ?

DISCO : Rien , que des bons souvenirs.

Mot de la fin ?

DIKSA : Plus de couleurs !

DISCO : Rester compétitif !

Dédicaces ?

DIKSA : Dr SINGE, CAPONE (Tiens bon !), MUSSOLINI L? AFFREUX, L?ARS, POLKA, FLING, XO, WEAN, SKEW (THA TNB-BOY), ROM, BIG SHIP SOUND SYSTEM, DEM le roi du highlight, KING SMAT, REGINE, ROCE, JL, DJ PSYCKO CUT, AUREL BUNDY, DING, DJ KARZ & La Contrefaçon . A tous les traîtres, les ennemis d?hier et d?aujourd?hui, les kiffeurs et les suceurs !

DISCO : ROST & SH.WA