JODIE ABACUS : VALEUR DÉJÀ SURE (ET CE N’EST QUE LE DÉBUT)

Le 9 septembre, on aura le plaisir de découvrir pour la première fois sur une scène Française un artiste qui fait parler de lui depuis plusieurs mois : Jodie Abacus. L’artiste originaire du sud de Londres se produira en effet au Grand Rivage du coté du quai d’Austerlitz à Paris.

Jodie Abacus est un enfant de la balle. Son père DJ l’a naturellement bercé dans la musique depuis le début, laissant en permanence la musique envahir la maison. De plus, le chanteur et musicien a grandi dans le quartier de Lewisham, un des hauts lieux de la musique (entre autres) de la capitale Anglaise dont quelques personnalités en sont issues, de Kate Bush à Mica Paris en passant par Maxi Priest, Sid Vicious ou encore P Money.

Dans ce contexte, on serait tentés de croire que sa voie était toute tracée. Ce n’est pas faux. Encore faut-il le décider en temps voulu et de l’assumer ensuite. L’heure du choix est arrivée pour lui à la sortie du collège, à l’heure de l’orientation entre la sécurité du monde du travail d’un coté et l’intensité (et sa fragilité) d’une carrière dans la musique. Quelques années plus tard, le défi est en passe d’être relevé, si ce n’est pas déjà fait.

Cela fait maintenant plus d’un an qu’on a découvert les premières vibes du chanteur avec notamment son premier single officiel « I’ll Be That Friend ». Ce morceau révélait en substance un style dynamique et positif. Le gars a aussi l’attitude, le look, le sourire et offre des couleurs à sa musique au sens propre comme au sens figuré. Mais détrompez – vous si vous estimez qu’il a choisi le raccourci des sentiments faciles. Non, Abacus est l’artiste typique qui tire son inspiration de ses galères. Lorsqu’il a écrit le track, il se remettait à peine d’une pneumonie qui avait bien failli l’emporter. C’était aussi la période durant laquelle il se séparait d’un grand amour. Il avait donc choisi d’extérioriser cette situation via le partage et les bons sentiments. Aucune niaiserie, que de l’humanisme. À noter dans l’introduction du clip (qui a été révélé un an après la version audio) que les réactions de plusieurs personnes ont été filmées après qu’on leur ait dit qu’ils étaient beaux. Un procédé inspiré par le “People React To Being Called Beautiful” de Shea Glover qui montre que nous ne sommes plus habitués à recevoir ce genre de compliment.

 

 

La suite fût du même acabit. Les titres « Good Feeling », « Hot Kitchen » et dernièrement « She’s In Love With The Week-end » sont remplis d’un esprit « feel good » (pour le premier), d’anecdotes légères (sur le deuxième) et d’empathie pour son prochain (pour le troisième dans lequel il s’inquiète pour une amie un peu accro à la fête).

 

 

Jodie Abacus avait déjà annoncé cette couleur il y a un an aux médias Britanniques. On regrette cependant que « seulement » un EP de quatre titres ait été publié jusqu’à maintenant (février de cette année) : « For Real Life And Not Pretend ». Par contre, il nous avait gratifié quelques semaines plus tard des versions remixes, composées des réalisations de Club Cheval, Armand Van Helden, Après, MXXWLL (aka Maxwell Bidstrup), KDA et Boston Bun (qu’on retrouvera dans la programmation du Grand Rivage le 9 septembre). En remerciement de ce dernier, Abacus est venu poser sa voix sur le titre « Banana » du dernier poulain de l’écurie Ed Banger en montrant ainsi ses multiples influences.

 

 

Car elle est bien là la force d’un artiste UK comme Abacus. Sa soul peut bien sonner un peu trop « pop » pour certains mais ce qui fait la différence, c’est son background. On imagine bien que le personnage ait trainé ses guêtres dans tous les concerts et toutes les soirées de Londres. Au point de connaitre et d’être reconnu par l’ensemble des acteurs de la scène indé et au delà. Du coup, lorsqu’il a annoncé l’arrivée imminente de ses premiers sons, ce même réseau s’est empressé de relayer l’information et de plébisciter le chanteur auprès d’un public large. La BBC Radio 2 ou Zane Lowe sur Apple Music l’ont ainsi catapulté haut dès le départ. Ensuite, les remixes ont eu un rôle d’adoubement de l’underground.

C’est tout le talent, le relationnel, l’empathie et sûrement une bonne équipe de promo au sein de son label, qui ont fait le boulot. Avec un répertoire en devenir, il a quand même réussi à occuper le terrain. Dans un premier temps en accompagnant en tournée des gens comme Jamie Woon et Laura Mvula. Dans un second temps en multipliant les scènes, notamment celles de festivals. Et pas des moindres puisqu’on a pu le voir au Great Escape, au V Festival, à Glastonbury et au Roots Picnic. Ce qui explique peut être l’absence pour l’instant d’un répertoire de titres originaux plus fourni. Abacus ayant choisi la voie du live et de la proximité avec les auditeurs. Encore la preuve de son envie de partager tout avec nous. Une proximité qu’il assure aussi en vidéo avec sa série de faux cours de soul – cuisine « Hot Kitchen ».

Jodie Abacus a vraiment tout pour plaire. Et son futur a tout pour être radieux puisqu’il vient de passer du temps en studio avec une équipe de all stars comme Julio Bashmore, Duke Dumont, Tobias Jesso Jr, Ariel Rechtshaid (producteur de Beyonce) ou encore Rahki (collaborateur de Kendrick Lamar), pour finaliser son premier album qui devrait arriver vite. Sans compter son pote Royce Wood Junior qui n’est jamais très loin.

En attendant, allez vous inonder de son rayonnement le 9 septembre à Paris. Cela ne peut vous faire que du bien. Toutes les infos sur page event Facebook.

 

L’EP « For Real Life And Not Pretend » est toujours disponible sur l’ensemble des plateformes de téléchargement légal : iTunes, Apple Music, Spotify, Amazon et Google Play

 

JodieAbacus_ForRealLifeAndNotPretend

TRACKLISTING :

01. I’ll Be That Friend
02. Hot Kitchen
03. Good Feeling
04. Halfway To Mexico

Household / Because Music – Février 2016