BOLDY JAMES & ALCHEMIST DE NOUVEAU RÉUNIS SUR « THE PRICE OF TEA IN CHINA »

SI SUR « YACHT ROCK 2 », IL NOUS AVAIT DÉLIVRÉ UNE BANDE SON ESTIVALE, ALCHEMIST NOUS (RE)PLONGE AUJOURD’HUI DANS LE RUDE UNIVERS DE BOLDY JAMES.

 

 

Passer d’un port de Miami aux rues froides de Detroit résume peut-être bien quel type de producteur est Alchemist. Oh bien-sur, le natif de Beverly Hills nous a habitué à des résonances lourdes mais on sait qu’il est capable de sortir de sa zone de confort comme pour « Yacht Rock 2 » dans lequel il avait installé une ambiance balnéaire. Quand il a rencontré Boldy James il y a environ 10 ans, ce dernier s’était déjà bien fait remarqué avec ses récits de dealer. Un environnement autour du trafic de drogue collant à la ville de Detroit au même titre que la misère sociale des « Cols Bleus » que narre des gars comme Ugly Heroes. Des récits qui avaient tapé dans l’œil de Nas et de Mas Appeal au point de signer « My 1st Chemistry Set » en 2013 avec déjà aux manettes Alchemist.

Durant la décennie qui a suivi, on vous avoue ne pas avoir collé de mouchard à Boldy James. Son deuxième album chez Mass Appeal « The Art of Rock Climbing » et ses quelques mixtapes n’avaient pas forcément retenu notre attention, surement à tort. Même l’EP « Boldface » en fin d’année dernière nous était passé sous le nez sans provoquer d’éternuement. On ne savait pas à l’époque qu’il ne s’agissait que les prémices d’un plus grand format.

En réalité, on croit bien avoir aimé cet opus « The Price of Tea In China » qui contient encore une fois toute la noirceur de la rue mais qui est tout de même composé d’un certain recul de la part de James. De la pensée envers les amis emprisonnés ou décédés au regret d’avoir perdu des proches à cause du business, les 12 titres de l’ensemble ont un arrière – gout confession, en attendant la rédemption. Le poids des années surement, car 10 ans de carrière, ce n’est pas rien.

« The Price of Tea In China » est aussi intéressant du fait de son casting qui assure une connexion entre durs à cuire comme sur la jonction Detroit – Buffalo avec Benny The Butcher sur « Scrape The Bowl » ou à travers le duo sous poudreuse de « S.N.O.R.T. » avec Freddie Gibbs. Pour le reste, on retrouve Evidence sur « Grey October », à l’ambiance plus paisible mais froide, et Vince Staples (« Surf And Turf ») dont le lien s’est resserré avec Detroit depuis qu’il a signé chez Motown l’année dernière. C’est pourtant en solo qu’on a préféré Boldy James sur « Pinto ». Mais encore une fois, les cordes de la prod de Alchemist y sont surement pour quelque chose…

 

 

L’album nous a fait porter le regard (ou les oreilles) vers Boldy James à nouveau. Si Alchemist ne fait qu’assurer son rendement fou habituel, le rappeur de Detroit passe un nouveau cap. La question est de savoir s’il est capable de rester à niveau avec des productions moins fortes. C’est ce qu’on vérifiera par la suite mais pour l’heure, on reste sur un album convaincant (et un belle pochette réalisée par Kei Imazu, spécialiste du mélange baroque avec celui des bugs informatiques).

 

 

« The Price of Tea In China » est disponible sur Apple Music.

 

 

 

 

TRACKLISTING :

01. Carruth
02. Giant Slide
03. Surf & Turf (feat. Vince Staples)
04. Run-Ins
05. Scrape The Bowl (feat. Benny the Butcher)
06. Pinto
07. Slow Roll
08. S.N.O.R.T. (feat. Freddie Gibbs)
09. Grey October (feat. Evidence)
10. Mustard
11. Speed Demon Freestyle
12. Phone Bill

ALC Records – Février 2020