DEUXIÈME ALBUM D’AFFILÉE CHEZ TOP DAWG, SAUF QUE CETTE FOIS-CI, RCA EST RENTRÉ DANS LA PARTIE.
Déjà signé chez Top Dawg Entertainment pour un premier album c’est déjà énorme. Rajouter RCA dans le jeu, c’est la preuve que le potentiel de SiR est (encore plus) digne d’être exploité. A peine un an après « November », voilà que le chanteur d’Inglewood récidive avec « Chasing Summer », son troisième opus officiel.
Ces deux dernières années, tout s’est vraiment précipité pour lui. En tant qu’interprète en tout cas puisque sa réputation n’était plus à faire en tant qu’auteur. En effet, jusque-là, il était plus connu pour l’écriture de morceaux pour les Stevie Wonder, Robert Glasper, Jay Rock ou encore Kendrick Lamar. Certains penseraient qu’il s’agit d’une récompense pour de bons et loyaux services mais c’est mal connaitre les patrons de TDE qui ne font jamais dans le social. Non, SiR a vraiment sa place à prendre dans la scène nu-soul qu’occupent des gens comme Frank Ocean, Syd ou encore Blood Orange.
Pourtant, sa nu-soul n’a peut-être pas le même relief que celle de ses contemporains. Son style est plutôt flottant et linéaire. Lui chante un amour vache. Celui d’un mec qui couche avec vous et se casse juste après, d’un mec qui est prêt à échanger vos sentiments contre un Grammy, d’un mec qui vous raconte des bobards. La grande majorité de ses saloperies qui engendrent des tourments, SiR affirme qu’elles sont perpétrées dans une vie fictive. Lui qui est marié depuis plus de 10 ans se lâche dans ce qui pourrait un vie parallèle. Avant d’être sur le devant de la scène, c’est qu’il devait peut-être s’inventer quand il était « gratte – papier ».
Toujours est-il que cela fonctionne plutôt bien. Les titres sont majoritairement des balades bien instrumentalisées et assez variées pour qu’on ne s’endorme pas (bien qu’il y ait certains moments pompeux dans l’album). D’autant plus que plusieurs invités donnent une valeur ajoutée aux titres sur lesquels ils apparaissent. Même si c’est relativement discret, Kendrick Lamar est égal à lui-même sur « Hair Down ». Jill Scott lui donne bien la réplique sur « Still Blue ». Sabrina Claudio est pleine de douceur sur « That’s Why I Love You ». Smino relève un « LA Lisa » un peu nonchalant.
De toute façon, la nu-soul de SiR s’inscrit bien dans le courant californien actuel dont un Steve Lacy est sans doute un bon exemple. L’interprétation est à l’image de notre époque, paranoïaque, arrogante et sûrement désenchantée. Ce qui donne un traité à prendre en compte. En tout cas, si on n’aimait pas, on n’en parlerait pas.
Par contre, ce qui n’est pas à prendre en compte c’est l’univers emprunté à l’aérien alors que dans tout le disque, SiR ne décolle que de quelques centimètres avec sa voiture flottante. Et comme un de nos abonnés nous l’a précisé, elle ne vaut pas la DX7 de Dabeull. Mais ça sent un peu le chauvinisme français…
« Chasing Summer » se trouve sur l’ensemble des plateformes de streaming et d’achat.
TRACKLISTING :
01. Hair Down (feat. Kendrick Lamar)
02. John Redcorn
03. You Can’t Save Me
04. LA Lisa (feat. Smino)
05. Fire
06. New Sky (Kadhja Bonet)
07. Lucy’s Love (feat. Lil Wayne)
08. That’s Why I Love You (feat. Sabrina Claudio)
09. Touch Down
10. Wires In The Way
11. Still Blue (feat. Jill Scott)
12. Mood (feat. Zacari)
13. The Recipe
14. LA
Top Dawg Entertainment / RCA Records – Août 2019