« FREE SWEATPANTS » DE BLOCKHEAD : LE MEILLEUR DE SES DEUX MONDES

BLOCKHEAD DÉBARQUE EN FRANCE EN FÉVRIER POUR NOUS PRÉSENTER SON NOUVEL ALBUM « FREE SWEATPANTS » QUI EST SORTI CE 18 JANVIER. 

 

Ne cherchez pas de signification de ce titre d’album qui se traduit par « bas de survêt ». Blockhead avoue ne pas en porter mais trouvait que le titre allait bien avec les 14 tracks du disque qu’il nous propose aujourd’hui. Avec « Free Sweatpants », le producteur new-yorkais revient avec un album différent de ce qu’il fait d’habitude en solo puisque la majeure partie de la tracklist contient les featurings de MCs. Autre particularité, c’est la première fois qu’il combine aussi significativement ses deux influences que sont l’électronique (période Ninja Tune il y a plus de dix ans) et le hip hop dont on connait son travail pour de nombreux rappeurs comme son comparse Aesop Rock.

Ce dernier, qui a aussi une actualité ce jour avec malibu Ken, ne pouvait décemment pas être absent du projet. Des années de complicité ne pouvaient pas finir par son évincement. Pourtant, ce représentant phares de Definitive Jux, n’apparait que sur un seul morceau (tant mieux car cela donné un sentiment de redite). Néanmoins, « Kiss The Cook » fût le premier et seul extrait à être mis en avant pour teaser l’album en début d’année.

 

 

Coté prods rap, Blockhead se place vraiment dans la partie hip hop alternatif avec du beat minimalisme (mais avec de petits ajouts bien trouvés), pas mal de sonorités sombres (mais avec aussi des passages lumineux) et les textes de spécialistes du genre. Parmi ces titres, on pourrait retenir « Slippery Slope » (avec Open Mike Eagle, le patron du label Backwoodz Studioz : Billy Woods et Paul Smith aka Breezly Brewin), un modèle de richesse musicale qui oscille entre psychédélisme et blues. On aime aussi « Favorite Chair » avec la grosse voix de Vic Spencer qui nous emmène dans une ambiance de série policière des 70s. Ambiance qu’on peut aussi retrouver sur « Deeperstyle » qui invite au micro Homeboy Sandman. Dans un univers jazz fusion, le « Let Them Eat » (feat. Marq Spekt) est rythmé par une contrebasse menaçante et des claviers hypnotiques.

 

 

Coté prods instrumentales, nous ne sommes pas en reste. Le beatmaking est toujours un champs d’expression libre et on doit dire que Blockhead est fort dans l’exercice. Si un morceau comme « Dream On » (en introduction) aurait pu bénéficier d’une intervention vocale de part sa linéarité, on peut dire que les « Rock’Em Sock Hop », « By Myself Meeting » et autres « Tinder In The Time of Cholera » contiennent assez d’éléments (parfois exotiques) pour se suffire à eux-même. Et c’est en clôture du disque que le producteur se lâche en presque future beats avec « Make America Gape Again ».

 

 

Les puristes des deux cotés (surtout coté hip hop) peuvent être quelque peu décontenancés par le rassemblement sur un seul disque des pendants artistiques de Blockhead, même si la patte hip hop est dominante. Déjà qu’un producteur qui fait appel à plein de rappeurs est taxé de faire des albums compilation, rajouter une partie électro est un vrai partie pris de la part de l’artiste. C’est la première fois qu’il fait cela et on l’invite à recommencer.

 

On vous rappelle que Blockhead sera en France en février pour une mini tournée « Noble Silence » : le 1er février à Paris, le 13 février à Grenoble, le 15 février à Bordeaux et le 16 février à Marseille.

 

 

L’album « Free Sweatpants » est trouvable sur le Bandcamp de Blockhead.

 

 

TRACKLISTING :

01. Dream On
02. Slippery Slope (feat. Open Mike Eagle, Billy Woods & Breezly Brewin)
03. Kiss The Cook (feat. Aesop Rock)
04. Rock’em Sock’em Hop
05. Frank (feat. Tree)
06. Weeping Willow
07. Deeperstill (feat. Homeboy Sandman)
08. By Myself Meeting
09. Be Safe (feat. Armand Hammer)
10. Favorite Chair (feat. Vic Spencer)
11. Tinder In The Time Of Cholera
12. Let Them Eat Hate (feat. Marq Spekt)
13. Blue Veil (feat. Hemlock Ernst)
14. Make America Gape Again

Backwoodz Studioz – Janvier 2019