C’est dans un long message que Bas a illustré la sortie ce jour de son nouvel album « Milky Way ». En gros, l’opus, qui vient après son très apprécié « To High To Riot », tourne autour de l’amour. L’amour des gens mais aussi l’amour de soi. « Milky Way » est le résultat de ce parcours de deux années autour de la recherche de la reconnaissance.
Natif de Paris (son père était Directeur Adjoint à l’UNESCO) et vivant dans le Queens, le rappeur d’origine soudanaise a repris ce terme de « Milky » qui est une expression de son quartier pour nommer son style, pour mettre une étiquette à ce qu’il produit. C’est surtout ce qu’il considère être sa pâte enfin trouvée. De part les origines de ses parents, ses divers déménagements dans le monde dans sa jeunesse et l’immense pluralité culturelle à New-York, on n’est pas étonnés que l’artiste prône le chaud. Il revendique un son new-yorkais mais l’assaisonne assez facilement d’influences africaines et caribéennes. Mais dans des proportions raisonnables pour ne pas tomber dans la caricature.
Pourtant, Bas avait commencé à teaser l’album avec « Pinball II » en juin sur une tonalité un peu plus grave. En effet, le titre et son clip traitaient des notions de violences, de mort et de réincarnation. A la vue de ce qui a suivi, l’artiste a finalement supprimé le track de la playlist définitive, peut-être dans un soucis de cohérence.
Car ce qui a donc suivi sentait bon l’été. C’est dans la cité balnéaire de Boca Raton en Floride qu’il était allé tourner les clips de« Boca Raton » (aux cotés de Asap Ferg) et de « Tribe » (avec son protecteur J Cole) pour lequel il était rentré dans les terres au niveau du quartier de Little Haïti. Saison estivale oblige, on avait affaire à une ambiance plus légère et très drôle pour le premier des deux. Pour le second, la France en avait pris un peu pour son grade avec la mise en avant de la fresque en hommage à la révolution de 1804 en Haïti et le massacre des créoles par les français.
Avec « Spaceship + Rockets » (featuring Lion Babe, Moe Moks et mOma+Guy), on reste dans les rythmiques tropicales façon batucada et sur « Sanufa », on a droit à une ambiance house beat à la Kaytranada. Ces deux tracks représentent bien un certain éclectisme hérité des voyages de jeunesse du rappeur. Il a d’ailleurs jamais caché son intérêt pour des prods allant des Daft Punk à Artful Dodger. C’est vous dire… Âgé de 31 ans, il est aussi capable d’aller visiter les courants modernes comme la trap. On le vérifie sur « PAD » et « Front Desk ». Et puis, on le voit revenir vers un style plus classique (et très efficace) sur des morceaux comme « Icarus » ou encore « Designer ».
« Milky Way » est vraiment un bon album, plus lumineux que ce qu’il paraissait être il y a 3 mois. J Cole a la confirmation que les billes misées sur Bas ont été bien amorties. Une belle réalisation qui s’inscrit dans le catalogue de son label Dreamville.
L’album « Milky Way » est à se procurer sur toutes les plateformes connues.
TRACKLISTING :
01. Icarus (feat. Ari Lennox)
02. Front Desk
03. Tribe (feat. J Cole)
04. Boca Raton (feat. Asap Ferg)
05. Barack Obama Special
06. Purge
07. Fragrance (feat. Correy C)
08. Infinity
09. Infinity+2 (feat. Correy C)
10. Sanufa
11. Great Ones
12. PDA
13. Designer
14. Spaceships + Rockets (feat. Lion Babe, Moe Moks & mOma+Guy)
Dreamville / Interscope – août 2018