Découpé, filtré, pitché, déstructuré : la vie d’une sample est finalement bien peu enviable, mais c’est pourtant par là qu’il faut en passer pour devenir la colonne vertébrale ou le petit plus qui rendra le morceau identifiable. Voire en fera un classique.
L’histoire de la boucle jouée sur elle-même, de son bricolage basique avec deux platines à son évolution à travers les différentes machines offrant toujours plus de possibilités (et réduisant du même coup la créativité), est ici racontée puis illustrée cent exemples à l’appui.
Cent exemples rap bien entendu, l’évolution du genre étant soudée à celle du sample. Du moins dans les années 80 et 90 quand, profitant du vide juridique pour piocher à pleines disquettes dans les classiques puis dans les disques de plus en plus obscurs et pointus, les beatmakers avaient fait du sampling un art avant qu’il ne devienne un luxe. Et accessoirement, un nid à emmerdes quand les auteurs, ayant droits, ou autres se rendirent compte de l’utilisation non-autorisée.
La suite passe par des histoires de tribunal et de jugements absurdes mais surtout par des mises en situation entre le sampleur et le samplé, dans un dosage variable d’anecdotes, d’histoires, de musique et de technique, qui va beaucoup plus loin que Funky Drummer et Atomic Dog.
Preuve qu’en plus d’avoir évité la routine en ne calquant pas ses chroniques sur une seule et même matrice, Brice Miclet a fait un sacré boulot de recherches.