GREMS A DÉJÀ TUÉ 2018 AVEC « SANS TITRE 7 »

Quand Kevin Paugam, le fameux vendeur de la Fnac aux avis aussi drôles que acides, écrivait le lendemain de la sortie du nouvel album « Sans Titre 7 » de Grems : « Bon bah si les meilleurs albums sortent qu’en streaming aussi… Vous savatez mon boulot les mecs. Mais merci quand même », on ne pouvait que lui donner raison. Car à peine les bilans de 2017 digérés, voilà que l’album de Grems sonne déjà très tôt comme la réussite de 2018.

 

 

Dans les différents papiers qu’on peut lire sur cette nouvelle réalisation, on remarque que l’accent est mis sur son âge. Bien sûr, il s’agit dans la plupart du temps de situer le personnage qui fonda son premier groupe Hustla il y a 20 ans cette année (et qu’il avait réactivé en 2015 avec l’album « Ascenseur Emotionnel »). On ne peut pas non plus ignorer son emprunte dans le graffiti. Mais à l’écoute du disque et à la vue de sa « communication » autour, on ne peut que comprendre que « Sans Titre 7 » est intimement lié à son expérience et à ce qu’il est aujourd’hui.

 

 

A 39 ans, il est l’un des rares à pleinement vivre son époque en naviguant dans les styles de rap modernes (même si on ne devrait pas le limiter à ce simple rap). Ce qui change cette fois-ci, c’est cette volonté de s’ouvrir, de se raconter (il évoque sa fille), de qualifier cet album comme étant le plus personnel ou encore d’accepter que les médias récupérateurs s’approprient le projet et en parlent. Rappelez-vous, ce ne fût pas le cas pour son double EP « Green Pisse » et « Freen Pisse » en 2016 à l’occasion duquel il nous avait demandé de la fermer et d’écouter les morceaux. Et ça marche puisqu’il est lui-même surpris par les retours positifs des médias (dont nous) qu’il ne porte pas forcément dans son cœur.

Mais là n’est plus la question. Ce qui compte avant tout pour lui, c’est de faire sa musique, d’enchainer les morceaux qui sont encore meilleurs que les précédents, de nourrir et de récompenser sa fan base qui ne l’a jamais lâché. 19 pistes pour « Sans Titre 7 », c’est généreux reconnaissons-le (même si la moyenne se situe aux alentours de 2 minutes et demi). Et puis, il n’y a qu’à se promener sur ses pages où il entretient avec elle une relation sincère, presque à coups de bisous.

 

 

Même si les anecdotes sur la création des morceaux sont nombreuses et dignes de la réputation de Grems, entre improvisations géniales, écritures alcoolisées et architecture maitrisée, il lui aura fallu deux ans pour finaliser « Sans Titre 7 ». Fait assez rare pour quelqu’un d’aussi prolixe et spontané que lui. Derrière une image parfois de « Je m’en bat les couilliste », il y a du travail. Celui notamment avec ses beatmakers de prédilection que sont RRobin et Tambour Battant avec qui il a jeté plus de trente sons avant d’obtenir la playlist finale.

A part ça, ni la vieillesse ni le blues de la quarantaine n’ont d’impact sur cet artiste qui reste inclassable. La prestation reste plus que jamais virevoltante, inspirée comme en 40 et jubilatoire pour tous ceux qui voient plus loin que le rap. Le mot « alternatif » prend encore plus de sens.

 

 

L’album « Sans Titre 7 » est disponible un peu partout : iTunes, Apple Music, Google Play, Amazon ou encore Qobuz.

 

TRACKLISTING :

01. Kuduru
02. Fantomas
03. Babyliss
04. Chichago
05. Catman & Robin
06. L’origine
07. Tu Say (skit)
08. Mike Rofone
09. Wiakiki
10. Balaras Les Flows
11. Mandala
12. Vo Tour
13. Suicidal (skit)
14. Jabba Le Hutt
15. Uk (skit)
16. Michael
17. Apple Pomme
18. Tokup
19. Hollywood

Gremsindustry – Janvier 2018

 

Grems sera aussi en concert le 6 avril à l’EMB de Sannois ainsi qu’en release party le 18 avril au Badaboum à Paris. Toutes les infos dans notre agenda.