« AFTERIMAGE » : LE PREMIER EP DE R.LUM.R TIENT SES PROMESSES

Avant toute chose, on va régler le problème de prononciation du nom de R.Lum.R : il faut prononcer « Ar Lamar » pour Reggie Lamar. Rien à voir avec qui vous savez, d’autant plus que Lamar est son second prénom. Mais tout de même, l’artiste a su se faire un nom depuis sa révélation au grand public en 2016 avec le morceau « Frustrated » qui affola les compteurs de Spotify.

La plateforme Suédoise de streaming n’avait pas hésité à en faire son égérie pour sa catégorie R&B alternative pendant plusieurs mois. Ensuite, le chanteur et musicien avait intégré une des campagnes DSCVR de Vevo. Bingo pour R.Lum.R qui devient alors célèbre vu la visibilité dont il a bénéficié. Une visibilité qui augmenta davantage avec son passage dans le show de Jimmy Kimmel.

 

 

Bien sûr, il n’aurait pas bénéficié de tout cela si sa musique n’était pas aussi concluante. Sa voix claire et ses instrumentaux façon beats music (ou électro) ont eu un peu de mal à être catalogués par les médias généralistes. Ce n’est juste que de la soul moderne alliant sonorités organiques et numériques. Comme un soulman posant son chant sur les beats d’un 20Syl.

Mais si aujourd’hui, le chanteur connait une grande notoriété, c’est aussi parce qu’il nous rappelle d’autres de ses prédécesseurs ou de ses contemporains (qu’on adore par dessus le marché) autant au niveau de sa personnalité que de ses compétences musicales. Jugez plutôt : son adoration du Japon et des animés nippons nous rappellent un Thundercat, sa profondeur dans les sentiments nous renvoie à un Sampha (qu’il écoute en boucle) ou encore ses variations vocales sont dans la tradition d’un Musiq Soulchild. R.Lum.R a bien sûr sa propre personnalité mais il est vrai que ses ressemblances avec les autres nous donnent l’impression de le connaitre depuis toujours et du coup, sa musique nous pénètre sans devoir défoncer la porte.

Alors quand il a annoncé avant lété l’arrivée de son premier disque, tout n’a été que bonheur. « Afterimage » est donc sorti il y a quelques jours chez PRMD. Comme le nom du premier titre révélé l’année dernière, on peut cependant être frustrés car il ne s’agit que d’un EP de 6 titres. On attendait quand même plus d’un artiste qui nous fait kiffé depuis près d’un an. Bref, heureusement que l’ensemble est d’une grande qualité.

« Close Enough », qui clôture l’EP, est un tube mainstream en puissance. C’est d’ailleurs le plus entrainant de la série. R.Lum.R y pose pourtant des paroles volontairement paradoxales dans le cadre d’une relation amoureuse : « I wanna let you go but keep you close », « I wanna mute you loud in stereo » ou encore « I need this distance to be close enough ».

 

 

« Bleed Into The Water » est lui très fourni en synthés et les claps sont clinquants. Ici la voix de l’artiste se fond avec l’ensemble des notes et ses lyrics suivent les variations sonores. Un procédé qui illustre bien le titre qui laisse imaginer les mouvements du sang dans l’eau.

 

Le clip de « Love Less » est lui assez représentatif de la confrontation à soi-même que R.Lum.R a voulu traiter en fil rouge à travers « Afterimage » (d’ailleurs le titre exprime cette image fantôme ou image différée qu’il nous reste dans l’esprit). Ce miroir présent dans tous les cadres du scénario est là pour en témoigner.

 

 

Qu’on le veuille ou non, il va falloir compter sur R.Lum.R sur la scène nu-soul ces prochaines années. Sa marge de manœuvre est grande et son expansion exponentielle. Il s’est mis tout le monde dans sa poche (y compris nous) et c’est mérité. Et c’était d’autant plus flagrant lorsqu’il arbore son beau et large sourire. On ne peut vraiment pas test.

 

L’EP « Afterimage » est disponible sur toutes les plateformes via le site de R.Lum.R.

 

TRACKLISTING :

01. Love Less
02. Bleed Into The Water
03. Learn
04. Suddenly
05. Close Enough
06. Frustrated

PRMD – Août 2017

 

R.LUM.R sera en concert le 8 mars pour la première fois à Paris.