En se donnant pour mission de préserver le feu sacré de l’Empereur Mulatu tout en l’alimentant de leurs propres carburants, les Parisiens d’Akalé Wubé ont toujours su se tenir éloignés du copier/coller caricatural digne du rasta blanc qui confond son quartier pavillonnaire avec Trenchtown.
Maîtrisant leur affaire comme un samouraï le sabre, ils ont su se servir de l’Ethiojazz comme d’un socle solide sur lequel ériger une construction faite de traditionnel made in Addis et de personnel made in Paris. Les étages communiquant entre eux, les résonances free-jazz et les climats mystiques répondent aux vibrations reggae et aux grooves funk quand le presque acoustique ressent les charges voltaïques du tout électrique.
Capable de convoquer une furia débridée et volcanique, Akalé Wubé sait aussi se replier vers des ambiances méditatives qui, les yeux fermés, décriront des visions oniriques peuplées de plaines infinies et de vols au dessus des montagnes.
AKALÉ WUBÉ : SOST
(2014)