Et si Ozzy Osbourne, Tony Iommi, Geezer Butler et Bill Ward avaient opté pour le côté funk de la force ? Si, tout en restant lugubres et funèbres, les Pères Fondateurs du heavy avaient injecté du groove dans leurs rythmiques pesantes et des cuivres pour épauler leurs riffs de plomb?
Si les quatre de Birmingham avaient chamarré leur cuir de couleurs afrobeat et accompagné leurs messes noires au son des percus tribales ? Adepte de musiques groovy comme d’occultisme métal, Brownout matérialise ici ce qui s’apparentera peut-être à un cauchemar pour les intégristes. Ils auront tort. Respecté comme un bouc dans un rite satanique, l’esprit même du Sabbat Noir est non seulement célébré mais aussi glorifié, magnifié, sublimé, sans aucune prétention de réécriture.
Seulement la volonté pour Brownout de réinterpréter le Sab’ avec leurs armes de prédilection. L’antéchrist porte un afro et un veste en cuir cintrée, les cloches de l’enfer sonnent sur le premier temps, en revisitant quelques classiques grande époque (Black Sabbath, Hand Of Doom, Planet Caravan…) Brownout, tel Marley réunissant les mains de Manley et de Seaga au dessus de lui, connecte celles d’Ozzy et de James Brown.
BROWNOUT PRESENTS BROWN SABBATH
(Ubiquity Records – 2014)