Du haut de ses 26 ans, la jeune britannique Laura Mvula risque de sévèrement embraser la planète soul jazz avec son premier album Sing To The Moon. N’ayons pas peur des mots et des superlatifs, on est en présence d’une artiste unique surgissant de nulle part, qui avait commencé à faire parler d’elle l’année dernière avec son single She. Enfin de nulle part, peut-être pas, car Laura Mvula sort du conservatoire où elle a étudié le violon et le piano, a joué dans L’Oiseau De feu de Stravinsky sous la baguette de Sakari Oramo et dans Streamlines du compositeur Tansy Davies. Ce qui frappe de prime abord, ce sont les orchestrations philharmoniques dignes des plus grandes heures d’un Phil Spector sous transfusion comédie musicale à la Leonard Bernstein, d’arrangements tout en subtilité à la Gerschwin et de recherches harmoniques qui ne sont pas sans évoquer certains travaux de Björk. Laura Mvula dépasse toute tentative de comparaison avec Nina Simone, Amy Winehouse et Billie Holliday, tant son univers singulier intrigue et détonne dans le paysage musical. Avec Sing To The Moon il n’est pas question de retro soul ou de nu soul, on navigue sur des terres pleines de risques et de propositions généreuses, où le jazz se mute en pop orchestrale, si ce n’est le contraire, la soul enflammant les sens avec une jubilation que l’on n’avait pas entendue depuis des lustres. Avec ses chansons à tomber, Green Garden en tête, Laura Mvula ne ressemble à rien d’autre, qu’à elle même, assemblant et désassemblant l’histoire pour la faire sienne. Et si la grande révélation de 2013, c’était elle ? Vital.
Site : www.lauramvula.com