Fondations

En attendant leur 3ème album prévu pour 2003, Concilium présente « Fondations », un album best-of regroupant les meilleurs titres du trio avant Microphonorama agrémenté de remixes, de morceaux rares et d’une plage vidéo avec tous leurs clips, des extraits de concert, le making of du best-of et une démo de Dj Pone.

L’occasion pour ceux qui n’ont connu Triptik qu’à partir de « Le piège » ou « Bouges tes cheveux » de découvrir plusieurs pépites éparpillées sur leurs précédents opus comme « L’Ebauche » sorti en 98, leur Ep éponyme (un drôle de téléphone arabe sur « Au téléphone » avec un Zoxea à son apogée) et quelques maxis (le titre « L’interview » disponible jusqu’alors uniquement en vinyl et qui reste une des meilleures instru de Drixxxé) qui ont connu un joli succès dans les émissions spé, comme « Les vrais » du duo M.A.C featuring Blackboul’ produit par Sonny. ou « Le fond et la forme » tiré du premier maxi de Jewel, featuring RCFA (signé sur le label Issap de Passi) et Triptik, produit par Drixxxé. Comme souvent, les assonances de Dabaaz et les images de Blackboul’ volent la vedette à celui qui les invite. Les curieux (re)découvriront les morceaux du début (même si leur tout premier morceau, sur HipHop Vibes III de Lord Killer, n’est pas dessus) comme « La cavalcade », ou encore le morceau solo de Dabaaz ( «L’intru») qui, s’ils n’ont pas mal vieilli, montrent quand même la nette évolution des deux rappeurs quant à leur assurance au micro et l’audace de leurs jeux de mots. Si Dabaaz charme souvent plus d’emblée par son naturel à faire jongler les rimes, on est conquis par l’acapella façon spoken word de Blackboul en live au Divan du Monde (Paris) et son texte sur l’intolérance et l’extrème droite, introduisant son solo « J’observe ».

Les titres sont tous mixés, scratchés et impeccablement enchainés par Dj Pone, électron libre entre Birdy Nam Nam, JR Ewing, les Svinkels et Les Rieurs avec qui il a travaillé à une époque mais qui semble avoir parfaitement trouvé sa place au sein de ce Triptik qui a souvent privilégié la bonne humeur, la spontaneité et la fraîcheur , ça leur a été parfois reproché comme un handicap ou un défaut, à la gravité d’un message qu’ils distillent soigneusement plutôt que d’en être le porte drapeau.

Enfin s’il ne vous fallait qu’une seule bonne raison de vous procurer « Fondations » ce serait, outre l’intro et l’outro produites par Drixxxé et scratchées par Dj Pone, le remix de « On baigne dans l’faux » morceau qui retrouve vigueur et chaleur sous les doigts talentueux des Jazz Liberatorz (Dj Damage, Ben, Dusty), un des collectifs de producteurs français les plus prometteurs et dont on devrait entendre largement parler en 2003.

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